Tu es passionné par les étoiles et les planètes ? Le temps d’une journée, Barbara, jeune chercheuse en astrophysique, te fait découvrir son univers en images.
Que fait un astrophysicien ?
Je suis chercheuse en astrophysique. L’astrophysique est une branche interdisciplinaire de l’astronomie qui concerne principalement la physique et l’étude des propriétés des objets de l’Univers (étoiles, planètes, galaxies, etc…), comme leur luminosité, leur densité, leur température et leur composition chimique.
Tous les astrophysiciens ne font pas la même chose : chacun à son objet et ses outils d’étude. Mon sujet d’étude est la physique solaire, c’est-à-dire que j’étudie les événements du soleil, et les impacts qu’ils peuvent avoir sur la Terre. Pour analyser tout ça, j’utilise principalement des simulations numériques, ce qui veut dire que je suis beaucoup derrière un ordinateur. Mais d’autres chercheurs vont utiliser des télescopes, d’autres des modèles analytiques, etc…
Vidéo ci-dessus : il s’agit d’un film illustrant une éjection de masse coronale, un immense nuage magnétique éjecté par le Soleil, qui peut atteindre la Terre et perturber notre technologie. Mon travail consiste à anticiper ces événements et mesurer leur impact (ce qu’on appelle la météo de l’espace). Ce film est fait à partir d’observations récentes (12 juin) des satellites SDO et SOHO, sur un événement qui a justement impacté la Terre et créé un orage magnétique qui a engendré un black-out radio en Asie. Sur le film, le Soleil est au centre en ultra-violet, et on voit l’éjection en lumière visible se détacher du Soleil et se propager vers la Terre.
Les temps forts dans ton métier d'astrophysicien ?
Notre événement de team-building post-covid
Photo ci-dessus : il s’agit d’une photo de mes collègues actuels en Belgique, prise il y a quelques semaines. En sortant du covid, on a enfin pu organiser un événement de team-building. On a déjeuné ensemble en pique-niquant, puis on a réalisé un escape game virtuel dans la ville de Louvain, avant d’aller manger des pizzas tous ensemble. Ici c’est une photo prise juste à la fin de l’escape game.
Les colloques annuels à l'international
Je participe à deux ou trois grands colloques internationaux par an. Ce sont toujours des moments assez exceptionnels parce que les lieux sont sympas ! Par exemple, j’ai des collègues qui sont partis en conférence à Hawaï, ils étaient ravis. J’ai une conférence à Athènes en juillet. C’est un moment toujours très convivial parce que c’est l’occasion de rassembler toute la communauté, de présenter ses travaux, d’échanger plein d’idées avec d’autres chercheurs.
Photo ci-dessus : photo prise à Kyoto au Japon lors d’une visite en Décembre 2019. Mon directeur de thèse a enseigné pendant un semestre à l’université sur place, et j’en ai profité pour venir et échanger avec mes collègues japonais. Je suis dans la salle de prévision de météo de l’espace du centre national japonais au NICT, et on échange avec des collègues sur nos différentes prévisions. Ils nous ont présentés un bulletin quotidien qu’ils allaient officialiser. Désormais, nous aussi nous avons notre propre bulletin, grâce à ce genre d’échanges!
Quel est le salaire d'un astrophysicien ?
Lorsque l’on fait une thèse on est rémunéré 1300€ net/mois, cela veut dire que l’on est payé pendant nos études. Et il est possible de compléter ce salaire et arriver à 1500€ si l’on enseigne à l’université. Pour les CDD/CDI, le salaire va déprendre de là où on travaille. En France, il est d’environ 2000€, et à l’étranger ce sera plutôt 2400€. Avec l’expérience, cela augmente, environ 4 000 € pour un astronome au CNRS en fin de carrière.
Quand as-tu su que tu voulais devenir astrophysicien ?
J’ai toujours aimé lire et effectué des recherches, mais je n’avais, au départ, aucun lien avec les sciences. J’ai eu un déclic quand j’ai interviewé un ingénieur à la Fête de la science quand j’étais en 3ème. Je l’ai recontacté et j’ai effectué mon stage découverte avec lui dans une entreprise d’astrophysique.
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Vidéo ci-dessus : il s’agit d’une simulation numérique réalisée avec le code EUHFORIA d’une triple éjection le 28 octobre 2021. C’est typiquement mon travail : faire ce genre de simulations où on reproduit la physique avec les ordinateurs, pour anticiper les éjections et leur impact sur Terre. On voit le système solaire avec le Soleil au milieu, la Terre à droite, et les autres planètes et satellites (en vue du dessus et de côté). On montre aussi la vitesse et densité attendue sur Terre, qu’on peut ensuite comparer aux vraies observations.
Les qualités pour devenir astrophysicien ?
- LA CURIOSITE : il faut avoir envie d’apprendre et de comprendre. Il faut également être très déterminé car on travaille sur des choses qui n’ont pas été prouvées, cela veut dire qu’on va devoir travailler plusieurs mois sur le même sujet, sans forcément arriver à notre but.
- L’ANGLAIS : l’anglais est également très important car beaucoup de documents, d’échanges et de conférences sont en anglais.
- LE GOÛT DU VOYAGE : Les astrophysiciens sont également amenés à beaucoup voyager pour échanger avec d’autres scientifiques. J’ai d’ailleurs effectué un stage un Suède lors de mes études, et c’est là que je me suis rendue compte que les sciences sont internationales : dans notre équipe, il y avait des personnes des quatre coins du globe (il n’y avait qu’un suédois).
Je conseille aux jeunes de voyager durant leurs études car cela permet de prendre son indépendance et de stimuler la curiosité. Quand on arrive dans un nouveau pays, on perd nos repères et on doit en trouver de nouveaux, ce qui est très formateur.
Photo ci-dessus : il s’agit d’une photo prise au Kennedy Space Center à Cap Canaveral en Floride en Février 2020 (juste avant le covid !). Je suis avec mes deux directeurs de thèse. On avait été invités au lancement du satellite solaire Solar Orbiter.
Devenir astrophysicien : quelle formation pour y arriver ?
Photo ci-dessus : il s’agit d’une photo de ma soutenance de thèse, qui a eu lieu le 20 septembre 2019 au CEA de Saclay.
Tes conseils à un jeune qui veut se lancer dans l'astrophysique ?
Et j’invite les filles qui hésitent à se lancer dans cette voie d’oser, on a besoin de vous. Les filles ont tendance à se dévaloriser dans les milieux scientifiques alors que statistiquement, elles sont meilleures que les garçons. Alors ne vous mettez pas de limite, ayez confiance en vous!
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