Les métiers des travaux publics : « Contribuer à quelque chose d’utile et permettre une meilleure qualité de vie »

19/07/2019 Partager sur

Aménagements urbains, construction de routes, terrassement, eaux et fluides, travaux électriques, voies ferrées, génie civil, fondations spéciales, travaux souterrains, travaux maritimes et fluviaux …. Les entreprises de Travaux Publics ont un champ d’action très vaste. C’est un secteur dynamique ouvert à tous; et ce, quel que soit le niveau d’études. Le point avec Corine Le Sciellour, Directrice générale déléguée et Anne-Claude Coudevylle-Carette, chargée de mission formation à la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP).

Le top dix des métiers des travaux publics qui recrutent aujourd’hui? A quels niveaux d’études en particulier et les salaires escomptés ?

Du CAP au niveau bac + 5, le secteur des travaux publics propose un ensemble de métiers motivants, présentant de réelles perspectives d’évolution accessibles à tous. Le top dix des métiers en demande : constructeur en voirie urbaine, conducteur d’engins, monteur de réseaux électriques, chef de chantier, conducteur de travaux, ingénieur travaux publics, monteur en réseaux de communications, constructeur d’ouvrages d’art, constructeurs de réseaux de canalisations et mécanicien d’engins.

Aujourd’hui, le salaire moyen d’un ouvrier se situe entre 2 100 et 2 500 euros brut mensuel, avec une prime dite de panier pour les transports et les repas de 300 à 600 euros brut par mois. Un ingénieur avec une expérience de trois à cinq ans gagne entre 36 000 et 42 000 euros annuel brut. Qu’il s’agisse de génie civil (ponts, barrages, tunnels, …) ou d’infrastructures autres (voies ferrées, routes, pistes d’aéroports, réseaux électriques et télécommunications, fondations, terrassements…), les salaires sont relativement homogènes.

Comment les métiers des Travaux Publics ont-ils évolué question pénibilité ? Et quid de l’exosquelette, est-ce un fantasme ?

Si les métiers restent physiques et en extérieur, la santé et la sécurité des salariés sur les chantiers sont des enjeux prioritaires. Les nouvelles technologies sont développées afin de faciliter les travaux, de contribuer au bien-être des employés et d’améliorer la productivité. Les salariés sont aujourd’hui équipés, par exemple, d’équipement de protection individuelle avec des bouchons d’oreilles qui filtrent les bruits, de vêtements de travail qui laissent passer l’air ou encore des gilets rafraîchissants pendant les périodes de canicule. Sur les engins, les cabines des conducteurs sont climatisées. L’exosquelette est, lui, encore à l’état expérimental. Cependant, toutes les entreprises travaillent sur l’humain augmenté afin de continuer à améliorer la vie de leurs salariés sur les chantiers.

Y-a-t-il une dynamique particulière en dehors de l’IDF dont on parle beaucoup avec les J.O et le Grand Paris ?

En France nous avons les leaders internationaux en matière de travaux publics. Au niveau national et à l’international, c’est un secteur où les besoins sont énormes. La dynamique repose sur deux grands marchés : le patrimoine d’infrastructures existantes (ponts, routes, réseaux d’eaux…) qu’il faut entretenir et les aménagements autour de la transition écologique. Dans ce dernier, la construction de pistes cyclables, l’installation de bornes pour les voitures électriques ou encore de revêtements adaptés aux voitures autonomes qui ne vont plus tarder et les infrastructures pour les énergies renouvelables (éolienne, usine et réseaux de méthanisation…), promettent de nombreux projets. Sans oublier le marché du numérique bien sûr avec la fibre.  

Si vous croisez un(e) étudiant(e), que lui diriez-vous pour lui donner envie de travailler dans les travaux publics?

Travailler dans les travaux publics c’est contribuer à quelque chose d’utile pour l’ensemble de la société. Et ça se voit. On ne fait jamais la même chose, on est toujours confronté à des imprévus. De plus, la notion de travail en équipe y est fondamentale. Alors un jeune avec un CAP qui a envie d’évoluer, peut se former sur le terrain en étant encadré, devenir chef d’équipe, chef de chantier puis conducteur de travaux.

A ce sujet, quelle place occupent les filles, y sont-elles de plus en plus nombreuses?

Avec environ 10% de femmes dans les effectifs, la part féminine est bien trop faible. Et en dix ans, cela n’a pas beaucoup augmenté. Pourtant, nous sommes convaincues qu’on ne peut pas continuer à se priver de la moitié de la population. De plus, elles sont tout aussi compétentes que leurs homologues masculins. Quand une femme arrive au sein d’une équipe, cela entraîne généralement un changement général, et en mieux. Il faut donc modifier les mentalités, briser cette méconnaissance totale, tant au niveau des enseignants que des parents, pour leur donner envie de nous rejoindre.

Quand les travaux publics vont, tout va, est-ce vrai ?

Tout à fait ! Les réalisations sur le terrain permettent une meilleure qualité de vie. Elles optimisent la cohésion entre les territoires et les personnes avec des installations qui facilitent les déplacements, les transports de marchandises, fluidifient les connexions internet. Elles participent de fait au développement de l’ensemble des secteurs économiques en générant tout un tas d’entreprises et de métiers.

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