Mis à jour le 22 avril 2021
Les enjeux de protection de la planète, de gestion des ressources et de réduction de la pollution sont plus que jamais d’acutalité. JobIRL a voulu en savoir un peu plus sur cette économie qui a le vent en poupe. Tour d’horizon avec le Commissariat général au développement durable du Ministère de la Transition écologique et solidaire (CGDD).
On parle d’économie verte, c’est quoi ?
Selon le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), c’est une économie qui agit pour une amélioration du bien-être humain et pour lui donner des conditions de vie justes et équitables, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources. Et ce dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, l’industrie forestière la pêche, l’énergie, l’industrie fortement consommatrice de ressources, le recyclage, ou encore le bâtiment…
Les activités de l’économie verte se composent d’éco-activités comme les services et structures capables de mesurer, prévenir, limiter et corriger les impacts tels que la pollution de l’eau, de l’air, du sol et les problèmes liés aux déchets, aux bruits et aux écosystèmes. Elles comprennent aussi toutes les activités dites « périphériques » qui produisent des biens et services favorables à la protection de l’environnement ou à la gestion des ressources naturelles. Ces dernières étant rattachées aux domaines suivants : production et distribution d’eau, gestion des espaces verts, certaines activités de transports (construction d’infrastructures ferroviaires, fabrication de matériels ferroviaires roulants…), autres activités (travaux d’isolation, d’étanchéité, fabrication des biens adaptés : chaudières à condensation, lampes fluo-compactes…).
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Métiers « verts » et métiers « verdissants », quelle est la différence ?
Un métier «vert» est un métier directement lié à l’environnement, dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. Un métier «verdissant» est un métier dont la finalité n’est pas environnementale mais qui intègre et prend en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans la technicité du métier.
Quels sont les grands emplois de l’économie verte et dans quels domaines et structures les retrouve-t-on ?
« L’économie verte concerne directement près de quatre millions de personnes en emploi et comprend tous les niveaux de qualifications, des techniciens aux chercheurs. »
On retrouve tous ces métiers dans des structures majoritairement privées (Veolia, Engie, Paprec Group…) ou publiques (collectivités territoriales…). Seulement 146 000 d’entre elles occupent un métier dit «vert», à finalité environnementale, alors que les autres exercent un métier « verdissant », dont les compétences sont amenées à évoluer afin de prendre en compte les enjeux environnementaux.
Selon l’Onemev (Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte, la grande majorité des professionnels des métiers verts exerce une fonction liée à la production et distribution d’énergie et d’eau (43 %) ou à l’assainissement et au traitement des déchets (36 %). Les autres (21 %) occupent des postes plus transversaux liés à la protection de la nature (agent technique forestier, garde des espaces naturels) et de l’environnement (technicien de l’environnement et du traitement des pollutions, ingénieur et cadre technique de l’environnement). Les professions verdissantes renvoient, quant à elles, à une grande diversité de métiers, relevant des domaines d’activités liés au bâtiment (37,9 %), aux transports (19,5 %), à l’industrie (19,4 %), à la recherche et développement (9,3 %), à l’agriculture-sylviculture et entretien des espaces verts (6,1 %), au tourisme-animation (485 %) et aux achats (3,0 %).
Globalement, les métiers de l’économie verte s’exercent moins au contact de la nature (exemple les gardes forestiers) que dans des environnements de chantiers (infrastructure de distribution d’eau ou d’assainissement…), industriels (traitement des déchets…) ou de bureaux d’étude (production d’énergie, étude d’impact de projets d’infrastructure…).
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Est-ce un secteur qui recrute et quelles fonctions sont particulièrement demandées ?
Même si les métiers de l’économie verte ne sont pas épargnés par difficultés du marché du travail, c’est un secteur qui recrute.
« En 2018, les projets de recrutement sur les métiers de l’économie verte représentent 16 % de l’ensemble des intentions d’embauche pour l’année (contre 14 % en 2013) avec plus de 372 000 projets de recrutement exprimés par les employeurs. »
Et les fonctions particulièrement recherchées sont : les techniciens de maintenance, les soudeurs, les chaudronniers et les chefs de projets technico-commerciaux. Il existe également une forte demande sur
des métiers plus spécifiques comme les juristes spécialisés en environnement.
Est-ce un secteur qui se féminise?
La part des femmes dans les métiers de l’économie verte n’évolue quasiment pas. Les professions de l’économie verte sont avant tout exercées par des hommes, disposant souvent d’un niveau de formation de type CAP/BEP. Les ouvriers y sont largement représentés. Les femmes sont d’ailleurs proportionnellement plus nombreuses parmi les professions les plus qualifiées, tout en restant très minoritaires.
Quelles sont les différentes formations pour y accéder ?
« Du CAP/BEP au diplôme d’ingénieur, tous les niveaux de formations mènent aux métiers de l’économie verte. »
Les employeurs toutefois privilégient les candidats ayant suivi des formations correspondant au cœur de métier « technique » plus qu’une formation de type généraliste environnementale. Ils considèrent en effet que les premières offrent une base de connaissance et de compétences permettant une plus grande capacité d’adaptation aux évolutions. Ce qui facilite la construction d’un parcours professionnel ultérieur, via une spécialisation, au sein de l’entreprise.
En quoi est-ce un domaine en perpétuelle évolution ?
Comme tous les secteurs économiques, l’économie verte évolue constamment en lien avec l’arrivée de nouveaux modes de production et de consommation, de réglementations plus protectrices de l’environnement, de nouveaux modèles de consommation et l’émergence de nouvelles technologies. Le secteur de la production d’énergie, par exemple, évolue fortement depuis quelques années pour s’adapter à de nouveaux modes de production (énergies renouvelables : éoliennes, photovoltaïques, marines…). Celles-ci requièrent la mise en œuvre de nouvelles technologies, comme les « smart grids » de l’électricité, qui permettent de mieux gérer et d’ajuster la différence entre les pics de production des énergies renouvelables et les pics de consommation.
« L’enjeu étant de répondre à la nécessité environnementale de réduire les émissions de carbone et de correspondre aux attentes sociétales. »
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