« Première entreprise de France », elle allie savoir-faire traditionnel et technologies de pointe. Tous ses métiers sont l’avenir, du fait du grand nombre d’entreprises qui cherchent des repreneurs. Le point avec Bernard Stalter, président de CMA France (établissement fédérateur du réseau des chambres de métiers de l’artisanat).
Entre la plomberie, la maçonnerie, la restauration, la boucherie, la coiffure, les points communs sont rares. Et pourtant, tous ces métiers sont regroupés sous la bannière de l’artisanat. Avec quatre grands secteurs, bâtiment, alimentation, production et services, il regroupe pas moins de 250 métiers et 510 activités différentes. J’encourage les jeunes et leur famille à se connecter sur le site www.choisirlartisanat.fr pour découvrir ses métiers, ses différents secteurs et pourquoi pas, un jour, rejoindre la grande famille de l’artisanat. Les chambres de métiers et de l’artisanat organisent également des animations, des rencontres et des portes ouvertes dans les centres de formation des apprentis (CFA) partout en France.
Demain, quelles nouvelles fonctions vont émerger ?
Au-delà des métiers classiques traditionnels, il en existe une multitude d’autres reposant sur l’innovation. De nouveaux métiers se développent avec l’apparition de matériaux innovants, des moyens de communication modernes et des technologies de pointe. Les métiers liés à l’environnement comme l’éco-construction et à l’isolation, le retraitement des déchets sont en plein essor. Dernier secteur en pleine émergence, celui des activités de dépollution et de gestion des déchets.
A contrario certaines sont-elles amenées à disparaître ?
Je dirai plutôt que l’artisanat offre de nombreuses opportunités sur de nombreuses activités, or de nombreux projets de recrutements sont jugés difficiles. Aujourd’hui on recense environ 700 000 postes à pourvoir répartis entre les différents métiers sur tout le territoire. Malgré le chômage, et le fait que des jeunes bacheliers peinent à trouver une affectation, l’artisanat a du mal à recruter et de nombreuses entreprises attendent leur repreneur pour poursuivre leur activité !
Question recrutement quels sont, dans les années à venir, les secteurs et les métiers particulièrement prometteurs ?
La formation des apprentis de demain est une réponse à la problématique du départ à la retraite de nombreux chefs d’entreprises artisanales dans les années à venir. Des milliers d’emplois qualifiés sont à pourvoir chaque année : l’artisanat offre un grand choix de carrières possibles et de réelles opportunités de devenir son propre patron. Dans les tendances des activités les plus créatrices d’emplois, on retrouve les taxis devant les activités des soins de beauté et de la réparation automobile.
Dans l’alimentation, la boulangerie-pâtisserie demeure dynamique. Dans le bâtiment, les activités liées au marché de l’isolation ou de la construction neuve ont également un nombre d’emplois salariés en hausse. Enfin, l’activité de fabrication d’équipements aérauliques (traitement de l’air) est également prometteuse. Enfin, il existe une multitude de métiers dans l’artisanat qui sont les rouages décisifs des secteurs de pointes en phase avec l’innovation, tels que l’aéronautique ou bien l’aérospatiale.
Quelles sont les différentes formations pour y accéder ?
Les chambres de métiers ont créé les Universités régionales des métiers de l’artisanat URMA pour former les jeunes à exercer un métier artisanal et à diriger une entreprise. 65 diplômes construits avec les organisations professionnelles permettent chaque année à près de 100 000 jeunes de se former du CAP au Master 2 en apprentissage. À la pointe de l’innovation pédagogique, ces formations intègrent dans leur cursus les nouvelles technologies et techniques afin de mieux préparer les professionnels de demain. Ces titres sont accessibles par la formation initiale ou continue, l’apprentissage ou la validation des acquis par l’expérience (VAE).
L’apprentissage, encore trop peu reconnu et insuffisamment mis en avant, est un véritable sujet de société. C’est un levier majeur pour enrayer le chômage des jeunes, leur offrir un emploi qualifié et renforcer la compétitivité économique des entreprises. Il doit désormais s’imposer aux yeux de tous comme une évidence. Je rappelle qu’un chef d’entreprise artisanale sur deux est issu de l’apprentissage !
Le réseau des CMA a engagé plusieurs projets structurants et innovants dont la modularisation des parcours pour former plus vite et plus efficacement afin de répondre aux besoins des entreprises artisanales et relever le défi d’un apprentissage moderne, adapté à l’économie numérique du XXIème siècle et créateur d’emplois dans les territoires. Nos jeunes sont ancrés dans l’ère du numérique et ont l’habitude d’utiliser les bons outils de communication. C’est avec eux que l’artisanat s’adaptera aux enjeux futurs !
Pouvez-vous nous donner toutes les bonnes raisons de travailler dans l’artisanat ?
L’artisanat est LA réponse à l’emploi des jeunes et à leur intégration dans l’entreprise. Il favorise également l’entrepreneuriat et l’égalité des chances en permettant à de plus en plus de femmes et d’hommes de se mettre à leur compte.
Si les artisans bénéficient d’un fort capital de sympathie auprès des Français, comme le confirment toutes les études, je pense que nous devons sans cesse aller au-delà de ce constat pour montrer combien la « Première entreprise de France » garantit notre qualité de vie « à la française » et offre de belles opportunités de carrière. L’artisanat forme en effet 35 % des apprentis, soit 140 000 jeunes chaque année. Près de 80 % d’entre eux trouvent un emploi pérenne dans les six mois suivants la sortie de leur formation. Et dans les trois prochaines années, nous accueillerons 60 000 apprentis supplémentaires dans nos CFA.
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