Sylvie, conseillère en économie sociale et familiale a répondu à nos questions sur le quotidien de son métier et son parcours. Découvrez ci-dessous notre interview sur le métier de conseiller en économie sociale et familiale :
- Pouvez-vous expliquer aux jeunes en quoi consiste votre métier ?
Un conseiller en économie sociale et familiale est avant tout un travailleur social : il ou elle est assistant social de la vie quotidienne, plus particulièrement adapté au quotidien familial. On travaille avec et pour les personnes en difficulté : cela peut être des personnes en foyer d’urgence, des personnes handicapés, des gens du voyage, des personnes en foyer de jeunes travailleurs, en maison familiale rurale ou auprès de familles avec les assistantes sociales.
Le métier consiste en un suivi social individuel ; l’objectif est d’apprendre aux personnes à se gérer de manière globale, d’un point de vue santé, financier, logement, insertion sociale et professionnelle, etc…
Et il y a aussi un aspect collectif via différents ateliers (couture, cuisine, jardinage) qui permet aux gens d’échanger, de trouver leur place, de prendre confiance en soi en communauté.
On peut être salarié du secteur public (mairie ou conseil départemental), ou du secteur privé (associations, maisons de retraites, …).
Selon moi, ce métier a du sens car il permet aux personnes d’être valorisées, de reprendre confiance en soi. Nous sommes dans une relation d’aide et écoute ; l’humain est au cœur de l’action. On donne et on reçoit beaucoup ; l’échange est riche. On créé du lien.
- Et concrètement, si vous deviez décrire les principales tâches que vous effectuez au cours d’une semaine type ?
Quand j’étais en résidence sociale (un foyer de jeunes travailleurs de 16 à 25 ans, je m’occupais du suivi individualisé pour l’accompagnement au logement (dossiers d’allocations logement), du lien avec les bailleurs sociaux. Mais aussi de l’accès aux soins : les demandes d’immatriculation à la Sécurité Sociale, les demandes de CMU.
Mon objectif global est de favoriser l’accès aux droits, d’aider ces personnes à construire un parcours pour arriver à une stabilité (personnelle et professionnelle) et pour accéder à une autonomie complète.
- Quel a été votre parcours pour arriver à ce métier ?
Je me suis réorientée à 30 ans ! Je travaillais avant dans le secteur bancaire. Puis j’ai suivi une formation de Conseillère en Economie Sociale et Familiale (niveau Bac+3) via le CNED (formation à distance) et sans concours d’entrée.
Un peu plus tard, j’ai poursuivi avec une formation continue, le CASRUIS, un diplôme de cadre du social.
J’ai travaillé pendant 10 ans dans une résidence sociale (foyer de jeunes travailleurs), et depuis 2008, je suis une des membres fondateurs de l’association ADENS, qui favorise l’interculturalité et accompagne socialement les jeunes dans leur insertion.
Depuis quelques années, je suis salariée de cette association en tant que chargée de Mission.
- Faut-il une qualité ou un talent particulier pour exercer le métier de conseiller en économie sociale et familiale ?
Être à l’écoute et empathique : c’est essentiel ! Il faut aimer l’humain de manière générale.
Je dirais aussi qu’il faut pouvoir prendre du recul, notamment sur certaines situations compliquées, sinon cela peut devenir vite difficile à gérer d’un point de vue personnel
- Qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?
Le relationnel, les liens qu’on tisse avec les personnes rencontrées. J’aime beaucoup travailler avec les jeunes : c’est très enrichissant. Notamment les « jeunes des quartiers ».
- Si vous aviez une chose à changer ?
Parfois je voudrais avoir encore plus d’énergie pour pouvoir faire toujours plus !
Je dirais aussi que ce qui peut être parfois frustrant, c’est que les résultats ne sont pas forcément palpables tout de suite, il n’y a pas forcément de reconnaissance immédiate.
- Une anecdote à nous raconter ?
Plutôt des petits mots qui me donnent le sourire et l’envie de continuer : je pense à 2 en particulier, que des jeunes m’ont dit : « Quand on sort d’ici, on a le sourire ! » et « J’ai découvert ici que ma vie n’était pas foutue ».
- Un conseil que vous aimeriez donner à un jeune qui veut faire ce métier ?
C’est un très beau métier, foncez ! Ne vous arrêtez pas au diplôme ou à la formation : certaines matières peuvent paraître difficiles, mais au final ce n’est pas le cas.
La pluridisciplinarité de ce métier est vraiment très intéressante, il y a des possibilités très vastes : différents publics / différents types de responsabilités / différentes structures….