Jean-Claude est auxiliaire de puériculture, un métier peu représenté par les hommes

20/08/2018 5 minutesPartager sur

Les hommes représentent à peine 1% de la profession. Jean-Claude Mocellin en fait partie. Un métier qu’il exerce avec tonus, douceur et sérieux depuis plus de trente ans.

auxiliaire puericulture

 

En quoi consiste exactement votre métier d’auxiliaire de puériculture ?

A l’hôpital de Perpignan dans le service de pédiatrie générale, nous accueillons des enfants de 0 à 18 ans. En binôme avec les infirmières et les puéricultrices, j’assure tous les soins d’hygiène, de confort, de nursing, l’éducation à la santé pour préserver ou restaurer le bien-être et l’autonomie de l’enfant.

Je m’occupe également de leurs repas, qu’il s’agisse de préparer les biberons et de les donner ou de les aider à manger quand ils ne sont pas encore autonomes. Je m’occupe aussi de l’entretien du matériel, de l’environnement immédiat de l’enfant avec la réfection des lits, la gestion des stocks du service et les transmissions des observations par écrit et par oral pour maintenir le suivi des soins.

On est également souvent amené à assister les infirmières et médecins pendant les actes médicaux, quand ils font un pansement, posent une perfusion ou pratiquent une ponction lombaire.

« Notre rôle consiste à bien contenir l’enfant ou à le distraire pour que tout se passe dans de bonnes conditions. »

Et puis il y a bien sûr l’aspect relationnel avec l’accueil des petits patients et les jeux au quotidien qui participent à leur éveil.

 

Quand on est un homme, comment trouver sa place dans ce secteur réputé pour être plutôt féminin ?

Cela s’est fait naturellement. Et j’ai tout de suite été intégré sans aucun problème côté personnel médical, enfants et parents. Ces derniers sont d’ailleurs agréablement surpris et reconnaissent volontiers qu’il n’y a pas assez d’hommes dans ce secteur. Et mes collègues trouvent que cela rétablit un certain équilibre au sein des équipes.

J’encourage les garçons attirés par cette profession à ne pas hésiter à se lancer. Vous ne serez pas déçus, bien au contraire.

« Chaque jour sera une jolie et nouvelle aventure passionnante auprès des enfants. »

 

Quelles sont les compétences humaines et techniques requises pour l’exercer ?

La première des qualités c’est d’aimer les enfants, d’être patient, calme et doux à la fois. Sans oublier d’être fiable et responsable, attentif, prudent et précis, des qualités humaines et techniques primordiales quand on s’occupe de petits malades perfusés ou branchés, entourés de tuyaux. Leur sécurité étant le maître mot !

Cela demande aussi une certaine solidité émotionnelle quand malheureusement nous sommes confrontés à l’inéluctable. Mais également un dynamisme à toutes épreuves pour supporter douze heures non-stop.

 

Comment êtes-vous arrivé dans ce domaine ? Et quelle formation avez-vous suivi ?

Tout petit déjà, j’aimais rendre service et m’occuper d’enfants. Lors d’un stage en pédiatrie, pendant mes études de BEP sanitaire et social, j’ai eu le déclic. Après j’ai alors tenté le concours pour intégrer un institut de formation d’auxiliaire de puériculture (IFAP).

Au bout d’un an j’ai obtenu le diplôme d’état (DEAP).

 

Pourquoi aimez-vous ce métier d’auxiliaire de puériculture ?

Chaque matin, quand je rentre chez moi, je me dis que j’ai rendu service à des enfants malades et à leurs parents avec des gestes simples et des sourires. Et cela n’a aucun prix !

« En pédiatrie générale, chaque nuit est une nouvelle aventure. »

bebe

On ne rencontre jamais les mêmes pathologies, ni les mêmes patients. Quand je vis des moments difficiles, je sais que le lendemain de belles surprises m’attendent.

 

Dans cet univers comment envisagez-vous votre avenir et votre évolution ?

Ce n’est pas à mon âge et avec mon ancienneté, que je vais changer de poste. Je ne l’ai d’ailleurs jamais cherché. Avec trente-deux ans de recul, cette fonction me plait toujours autant. Et je l’exerce avec peps et tonus, sans aucun regret. Si c’était à recommencer je choisirais le même métier.

 

Auxiliaire de puériculture, est-ce une fonction qui vous amène à vous déplacer ?

En crèche, maternité ou hôpital, les auxiliaires de puériculture sont sédentaires. Seuls ceux qui travaillent en PMI peuvent être amenés à se déplacer à domicile dans des situations sociales difficiles. Mais ces postes sont souvent très limités en nombre et n’existent pas dans tous les départements.

 

En début de carrière combien gagne-t-on en moyenne? Et le salaire est-il exponentiel ?

Le salaire de départ dans le public est d’environ 1 500 euros brut et en fin de carrière de 2 200 €. Soit en moyenne 500 à 600 € de moins qu’une infirmière.

 

Question horaires et gardes comment concilier au mieux vie professionnelle et vie privée ?

docteur

 

Le temps de travail est le même que l’on travaille de jour ou de nuit. Moi j’ai choisi la deuxième solution. De 19h à 7h00 l’exercice est plus intensif, plus responsabilisant et plus intéressant aussi.

Et comme je n’ai pas d’enfant, ce rythme de treize nuits par mois, avec des séries de deux ou trois nuits d’affilée suivies de plusieurs jours de repos consécutif, me convient parfaitement.

Mais quand je regarde mes collègues mères de famille, c’est plus compliqué. Quoi que…  Quand leurs enfants sont en crèche ou à l’école, elles peuvent s’organiser pour se reposer le matin, profiter de l’après-midi avec eux et passer le relais aux papas le soir.

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