Parmi ce tiers, des étudiants revendiquent cette décision et ne la regrettent pas. C’est le cas de Baptiste Laget. Lorsqu’il était en terminale au lycée Lakanal de Sceaux (92), ses professeurs lui « vantaient souvent les mérites des classes préparatoires », se souvient-il.
Etant donné son bon niveau en sciences – il a même frôlé la mention très bien au bac –, il avait toutes ses chances d’être reçu. Par prudence, il s’était aussi renseigné sur les licences.
« Lors des journées portes ouvertes de l’université Paris-Sud, j’ai rencontré des enseignants passionnants aux CV prestigieux, et qui savaient se rendre disponibles. Quand j’ai su qu’ils donnaient des cours en première année, je me suis dit qu’il était plutôt là pour moi, le cursus d’excellence », raconte-t-il. La veille de la clôture des inscriptions sur la plateforme APB, le jeune homme a reclassé tous ses choix au profit d’une licence dans cette faculté. Depuis, il a évolué vers un master d’informatique.
« J’aimais beaucoup le côté expérimental de la physique en terminale. Or cette matière prend un tour plus mathématique après le bac, ce qui ne me plaisait pas. Si j’avais été en prépa, j’aurais perdu une année », estime-t-il. Grâce à un « jeu d’options » au fil de la licence, il a pu se « réorienter vers l’informatique sans vivre cela comme un échec ».
Le choix de l’autonomie
Baptiste Laget assure avoir toujours bénéficié de bonnes conditions de travail, dans des classes de trente élèves maximum, et il a mis à profit son temps libre pour s’investir dans une fédération de son campus, avant d’en être élu vice-président.
Etudiante en deuxième année de lettres modernes à la faculté d’Angers, Maurine Péron est, elle aussi, vice-présidente d’une association, et se félicite d’avoir pu y acquérir une « formation citoyenne ». « L’université apporte une véritable ouverture d’esprit. Si elle connaît aujourd’hui des difficultés budgétaires, elle reste un pilier de l’enseignement supérieur, qui fait ses preuves depuis longtemps », dit-elle.
Parce qu’elle brigue le concours de professeur des écoles, elle estime qu’une classe préparatoire n’aurait « rien apporté à son projet ». Et la faculté lui permet de travailler en parallèle en centre de loisirs, pour financer ses études et se forger une expérience de terrain en éducation.
En se renseignant sur les premiers cycles proposés dans sa région, Erika Bayard a, quant à elle, découvert la licence en humanités de l’université de Strasbourg, un tout nouveau cursus alliant histoire, langues, lettres et philosophie.
L’idéal, à ses yeux, pour concilier l’autonomie de l’université et la pluridisciplinarité d’ordinaire réservée aux prépas. La jeune femme se dit agréablement surprise par la qualité de l’enseignement : « Nous partageons des cours avec d’autres licences, tout en suivant des travaux dirigés spécifiques, ce qui crée une petite promotion de vingt personnes. »