Tu es plutôt manuel(le) et tu aimes les animaux, en particulier les chevaux ? Le métier de maréchal-ferrant te correspondrait peut-être… Alexandre exerce ce beau métier, à toi de le découvrir dans son interview ci-dessous :
Comment es-tu devenu maréchal-ferrant?
J’ai toujours baigné dans le milieu des chevaux, mon père travaillait dans ce secteur. J’ai commencé une formation pour être cavalier, mais j’ai arrêté rapidement quand j’ai compris que financièrement, ça n’allait pas suivre. Il fallait des sommes astronomiques pour rester dans ce milieu. Vers 15 ans, j’ai décidé de faire un CAP de maréchal-ferrant. J’ai fait plusieurs écoles, la première était à Sury-le-Comtal, dans le 42 près de Saint-Etienne. J’ai fait mon CAP en deux ans là-bas.
Combien étiez-vous de jeunes en CAP maréchal-ferrant?
Nous étions une dizaine au départ puis il restait 8 personnes à la fin de la formation. Aujourd’hui, nous sommes trois à être resté dans le métier.
Comment s’est passée ta formation de maréchal-ferrant ?
J’étais dans un lycée agricole toute la semaine et je passais une journée et demie à la forge. Pour ceux qui étaient à l’époque en MFR (Maisons Familles Rurales), ils passaient quinze jours à l’école puis quinze jours en stage.
Quels cours étaient dispensés ?
J’avais des cours d’hippologie, qui se rapportent à l’anatomie du cheval et des cours généraux tels que du français, des mathématiques, de l’histoire, de l’anglais et du sport. Et en pratique, je m’occupais du ferrage à la forge.
As-tu fait beaucoup de stages ?
J’ai eu deux patrons pendant ces deux années de formation, certains camarades ont fait plus de stages que moi, ils ont donc changé plusieurs fois de patron, ce n’est pas plus mal pour apprendre le métier de maréchal-ferrant et différentes façons de travailler. Mais il faut savoir que ce n’est pas évident de trouver un patron et cela dépend aussi de la région où vous habitez. Venant de la région lyonnaise, j’ai trouvé facilement, j’avais des collègues qui habitaient dans l’Allier et qui ont galéré à trouver un patron.
A l’issu de ton CAP, qu’as-tu fait ?
J’ai pris une année sabbatique, ensuite, j’ai commencé à travailler avec un collègue, nous avons décidé de créer notre entreprise, cela a duré deux ans. Cette expérience nous a permis de nous faire la main, car beaucoup de jeunes font l’erreur de s’installer à leur compte le lendemain de leur examen, et n’y arrivent pas. A deux, nous avons appris à nous corriger et à progresser. Au début, nous travaillions pour des particuliers, des poneys-clubs, des centres équestres. Nous avons ainsi fait notre réputation de cette façon, c’est ce qui est le plus dur dans le métier au départ.
Donc deux ans en entrepreneur puis tu as rejoint les hippodromes de Lyon, raconte-nous…
Oui, nous avons choisi de travailler chacun de notre côté, j’ai été embauché par les hippodromes de Lyon et je me suis concentré sur les chevaux de course et j’y travaille depuis huit ans.
Quel est ton rythme de travail ?
J’ai des petites vacations de cinq heures le temps des courses, pour le bien-être et s’il y a un problème, je suis là au cas où. Nous sommes toujours plusieurs à tourner, on peut être deux ou trois maréchaux sur une même réunion.
Quels sont les autres métiers au sein de l’hippodrome ?
Il y a le métier de jockey, de « lad », c’est un garçon d’écurie qui soigne les chevaux de course, il y a aussi ceux qui travaillent les pistes, bref, il existe de nombreux métiers dans le secteur.
Parmi toutes tes tâches au quotidien, qu’est-ce que tu préfères ?
C’est le contact avec les animaux, la plupart du temps, je suis tout seul avec le cheval. Les chevaux ne parlent pas donc je suis tranquille.
Qu’est-ce qui te motive au quotidien ?
J’aime bien faire mon travail, parfois on m’amène des chevaux qui ont des difficultés à marcher et après le ferrage, cela les soulage, c’est une satisfaction pour moi ! Et quand je ferre des chevaux et qu’ils gagnent le lendemain, ça fait forcément plaisir, on se dit qu’on a un peu contribué à leur victoire.
Comment se passe une course ?
Suivant les courses, on peut être présent au moment du départ de la course à la demande des galopeurs. Il y a également les trotteurs qui enlèvent les fers pour courir, ils ont le droit, donc, ils nous demandent d’enlever soit les fers de devant soit de derrière et c’est une prestation qu’on leur fait à chaque fois.
Quelles qualités faut-il pour exercer ton métier de maréchal-ferrant ?
Premièrement, un bon physique. Ensuite, il ne faut pas avoir peur de se salir les mains. Etre courageux, je fais de bonnes journées que ce soit en hiver ou en été, je suis tout le temps dehors. Aucune course ne se ressemble, je peux en avoir une programmée à 11h ou à 18h, parfois je suis à l’hippodrome jusqu’à 22h30. Pour vous donner une idée, en janvier, je m’occupe de quatre courses, en février de cinq courses, par contre en avril, on en a une dizaine.
Vivre de ce métier, c’est possible ?
On peut très bien gagner sa vie mais il ne faut pas compter ses heures et c’est surtout très physique.
Quel avenir pour le métier de maréchal-ferrant? Quelles évolutions ?
Le métier de maréchal-ferrant va encore perdurer car il n’y a pas encore de robot pour nous remplacer. Tant qu’il y aura des chevaux, il y aura des maréchaux. En restant dans l’univers du maréchal-ferrant, on peut évoluer en tant que professeur ou formateur. On se fait beaucoup de contacts dans le secteur, par conséquent, c’est un milieu qui peut vous ouvrir des portes.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent devenir maréchal-ferrant ?
Il faut trouver le bon patron, c’est primordial, c’est-à-dire celui qui aime son métier, qui a envie de te transmettre son savoir-faire, celui qui va te former et pas seulement te demander de passer le balai, ranger le camion etc… par ailleurs, il ne faut pas avoir peur de bouger, de changer plusieurs d’entreprises parce que chaque maréchal-ferrant travaille différemment.
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