Sportif professionnel accompli et chasseur de records, Jean-Michel Niobe te fait découvrir sa passion du kayak !
Jean-Michel Niobe est passionné par le sport depuis son enfance. Il en a fait son métier et est devenu sportif professionnel. Il te raconte son quotidien et comment il s’est préparé à un nouveau défi : le World Kayak Tour.
En quoi consiste ton métier de sportif professionnel ?
Je suis actuellement sportif professionnel et j’ai 42 ans. J’estime être devenu un chasseur de records, qui est une suite logique de ma carrière sportive composée de plusieurs sports. J’ai commencé dès l’âge de 8 ans à faire du kayak. Je me suis ensuite dirigé vers la motocross. La pratique de ces deux sports m’a ensuite amené au ski et aux sports de montagne engagés. Pour continuer, j’ai voulu vivre une deuxième partie de carrière sportive avec des performances grand format.
Quels sont tes défis ?
Je me suis lancé dans une trilogie d’épreuves, de 3 défis qui a débuté en 2010. Ces 3 défis sont les suivants :
- Les 1020 km de la Loire intégrale en 10 jours :
C’était un beau challenge car c’est loin d’être un fleuve tranquille, c’est un fleuve très sauvage, encombré, donc il faut avoir beaucoup d’expérience, de technique pour naviguer sereinement. J’ai rencontré beaucoup de difficultés notamment dès le démarrage de la source à Roanne.
- La traversée de 230 kilomètres de Ajaccio à Nice :
J’ai passé 3 ans à tenter le record de cette traversée en moins de 24h. Je n’ai malheureusement pas réussi du premier coup mais j’ai fini par réaliser cette traversée en 26h19 pour rallier Ajaccio à Nice. C’était une très bonne expérience qui nous a permis, mon équipe et moi, d’évoluer, de progresser au niveau de l’organisation, du montage de projet. Cela nous a obligé à tendre vers l’exigence dans tous les domaines.
- Le World Kayak Tour :
C’est le 1er tour du monde avec assistance et escale, organisé en août 2018 et pour 2 ans d’aventures. Ce tour s’est fait par les 3 caps (Cap de Bonne Espérance, Cap Leewin, Cap Horn) avec un kayak océanique réalisé et conçu en communauté par un architecte naval, un chantier naval et notre équipe.
Ce projet est similaire au parcours du Vendée Globe avec des étapes sur l’ensemble du trajet. Mon équipe et moi-même sommes partis de la façade Atlantique, nous sommes descendu ensuite pour passer par le Cap de Bonne Espérance. Une fois arrivés dans l’océan Indien, nous avions prévu de remonter pour éviter les grosses dépressions afin de rejoindre l’Australie et le Cap leewin. Dans l’océan Pacifique, notre arrivée était prévue à Ushuaïa pour préparer le passage du Cap Horn et remonter en passant par les Antilles et les Acores.
Il s’agit là d’une performance solo, mais assistée car l’océan est redoutable. On doit effectivement franchir des zones de navigation où l’eau est très froide, les tempêtes sont nombreuses. Il a fallu donc être assisté parce que sur une longue distance, un cumul de 3 océans, de 50 000 km, un homme seul ne peut pas tout gérer. Il est nécessaire d’avoir une aide pour franchir les caps. Un voilier dédié à cette performance était donc en appui sur les zones complexes.
Concernant la préparation à ce nouveau défi, je me suis entraîné sur la côte Atlantique qui est une zone adaptée et j’ai déocuvert la route sur le moment pour une dimension grand format. La mise au point d’un tel projet a supposé une préparation personnelle poussée, mais aussi du du bateau, très minutieuse en collaboration avec le groupe et le technicien en charge de cette fonction, qui doit veiller à ce que l’on trouve tout le nécessaire à l’intérieur. En amont, un prologue a été organisé durant une semaine et a démarré en mer d’Iroise. Il y a eu 700 miles nautiques, en solo, sans assistance. C’était alors un vrai premier test pour le bateau et pour moi, pour éventuellement faire des corrections.
Tes principales activités au cours d'une semaine ?
Mes journées sont variables car elles dépendent à la fois de la saison et des événements qui ponctuent chaque année. J’adapte mon programme en fonction des périodes de vacances et ou de grandes fêtes. Au cours de l’année, il est nécessaire d’effectuer des démarches auprès de sponsors, d’entreprises… Or durant ces périodes (vacances ou fêtes), les structures ralentissent leurs actions et ne sont parfois pas disponibles pour répondre à mes demandes.
Au quotidien, je suis plutôt libre de ma gestion du temps. Ma journée commence habituellement vers 8h ou 9h par un entraînement. Par exemple, je pars en VTT en forêt pour travailler le physio, l’endurance… Durant ma pause déjeuner, j’ai parfois des rendez-vous avec des partenaires. Enfin dans l’après-midi je me charge des aspects administratifs, de la communication des projets que nous menons avec mon équipe ou encore de la recherche de partenaires.
Concernant le World Kayak Tour, l’entraînement suit un programme bien précis : parfois intense et parfois plus calme. En semaine calme, nous faisons 3 à 4 entraînements par semaine, en semaine intense, nous faisons plutôt 1 à 2 entraînements par jour.
Mes journées sont variables car elles dépendent à la fois de la saison et des événements qui ponctuent chaque année. J’adapte mon programme en fonction des périodes de vacances et ou de grandes fêtes. Au cours de l’année, il est nécessaire d’effectuer des démarches auprès de sponsors, d’entreprises… Or durant ces périodes (vacances ou fêtes), les structures ralentissent leurs actions et ne sont parfois pas disponibles pour répondre à mes demandes.
Quel a été ton parcours pour devenir sportif professionnel?
J’ai un parcours atypique parce que je considère avoir été autodidacte. J’ai commencé le sport à 8 ans, âge auquel j’ai découvert le kayak et commencé la compétition. J’aimais beaucoup être en extérieur étant enfant. J’étais performant en kayak et en moto, deux sports qui m’ont beaucoup apporté. Pour les sports de montagne j’ai suivi le même cheminement : apprentissage, pratique puis mise en place de projets plus concrets.
En parallèle, j’ai passé des diplômes d’Etat pour être éducateur sportif. J’ai aussi obtenu un DEUST universitaire sur la gestion et l’organisation des services sportifs. Ces diplômes m’ont apporté un petit plus à mon expérience personnelle. Mais en même temps j’étais très autodidacte. J’ai rencontré à la fois des sportifs professionnels et des décideurs dans l’univers du sport professionnel. Cela m’a amené à concrétiser un projet, à créer une team et à me nourrir de toutes ces expériences passées pour acquérir le statut de sportif professionnel. Cela s’est donc construit au fil de mes expériences.
Quelles sont les qualités d'un sportif professionnel?
La plus importante des qualités à avoir est la détermination. Si on n’est pas déterminé, cela ne mènera à rien. Il faut faire preuve de beaucoup de volonté pour arriver à ses fins. Courage et force sont les maîtres mots d’un sportif professionnel ! Parmi les qualités requises, l’abnégation est aussi importante. Il faut être prêt à se sacrifier, à ne pas compter ses heures. Enfin, il ne faut rien lâcher. L’intérêt est de vivre l’expérience de chacun des projets menés de leur création jusqu’à leur aboutissement.
Pourquoi aimes-tu ce que tu fais?
Ce qui me plaît énormément dans ce métier est la liberté. L’entraînement est parfois très dur et contraignant selon les contraintes météo par exemple (pour le kayak en mer on doit parfois faire face à une mer déchaînée ou à des rafales de vent). Mais ce qui est bien c’est de pouvoir faire ce choix. Cela répond d’ailleurs à une forme de besoin, car je recherche à relever des défis et à me soumettre à ce genre de contraintes.
Ce que j’aime aussi par-dessus tout est la création de projets, le concept d’entreprise et d’équipe, que ce métier sous-tend. En effet, cela suppose de choisir ses équipiers, de s’entourer, de vivre des choses avec eux. Nous construisons une véritable communauté qui évolue pour atteindre un but. Mais une fois le projet achevé, cela devient assez fade !
Ce qui me plaît énormément dans ce métier est la liberté. L’entraînement est parfois très dur et contraignant selon les contraintes météo par exemple (pour le kayak en mer on doit parfois faire face à une mer déchaînée ou à des rafales de vent). Mais ce qui est bien c’est de pouvoir faire ce choix. Cela répond d’ailleurs à une forme de besoin, car je recherche à relever des défis et à me soumettre à ce genre de contraintes.
Une chose à changer dans ton métier ?
S’il y avait quelque chose à changer dans mon métier ce serait la rémunération. Je n’ai pas les mêmes moyens qu’un sportif en ligue 1 par exemple ou exerçant un autre sport très médiatisé. Il peut d’ailleurs m’arriver de cumuler d’autres activités professionnelles en parallèle de mon métier de sportif professionnel. Cependant, il est nécessaire d’assurer d’autres tâches en plus de l’entraînement, ce qui ne me permet pas d’avoir beaucoup de temps libre pour cumuler une autre activité.
Quels sont tes conseils aux jeunes qui veulent devenir sportif professionnel?
Je pense qu’il est important de bien choisir sa filière. Heureusement, la filière sport s’est beaucoup développée dans les études proposées. Aujourd’hui il est possible de passer des brevets sportifs professionnels via le CREPS, un apprentissage, l’université… Il existe plusieurs possibilités pour mener un cursus sportif.
Je pense que dès le début il est intéressant d’aller travailler avec des équipes formées. Il est nécessaire de pouvoir se faire de l’expérience, de pouvoir comprendre les logiques de travail et les leviers. D’où l’intérêt de s’entourer petit à petit de personnes qui ont de l’expérience dans le domaine. Acquérir du savoir est indispensable, car ce que l’on demande à un sportif c’est d’avoir déjà de l’expérience. Toutes les expériences sont bonnes à prendre, même en tant que bénévole.
Il est aussi important d’avoir beaucoup d’humilité et de savoir observer. Certains croient détenir un savoir car ils se sont renseignés ou ont cherché des informations sur internet mais dans le réel, le concret c’est très différent. Il faut apprendre car il y a des codes, des logiques en termes de technique et d’apprentissage.
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