1/ Pouvez-vous expliquer aux jeunes en quoi consiste votre métier de représentant qualité ?
Je suis représentant qualité chez Lilly à Fegersheim, plus grand site de production du groupe, où l’on fabrique des médicaments injectables pour traiter des maladies telles que le diabète et l’ostéoporose. D’un point de vue qualité, ces médicaments injectables doivent être stériles. Ils répondent donc à une réglementation très stricte et nécessitent de prendre de grandes précautions lors de leur fabrication.
Mon rôle consiste à être le support Assurance Qualité pour les procédés de fabrication de ces médicaments afin de garantir qu’ils soient d’une qualité et d’une sécurité optimale pour les patients. Au quotidien, mon métier consiste à prendre des décisions relatives aux problèmes qualité rencontrés sur tout le périmètre de production, comme par exemple, lors des opérations de préparation du matériel ou du remplissage des cartouches. Je participe également à des visites qualité en lien avec les différents processus de fabrication. Prochainement, j’évaluerai la qualité des dossiers de lots et leur acceptation.
2/ Travaillez-vous seul ou en équipe ?
La particularité de mon métier est que je travaille en cycle avec un rythme de type 5×8 (deux matins, deux après-midis, deux nuits puis quatre jours de repos). Sur notre site de production, nous travaillons 24h/24, 365 jours par an. Le rythme 5×8 consiste à garantir cette production en continue à l’aide de cinq équipes qui travaillent en rotation. Je suis le seul pharmacien de mon équipe, la majorité des collaborateurs étant des opérateurs de production qui assurent le fonctionnement des machines.
3/ Combien y-a-t-il de personnes dans votre équipe ?
Il y a environ 1500 collaborateurs sur notre site. Par contre, les cinq équipes sont de l’ordre d’une soixantaine de collaborateurs chacune.
4/ Avez-vous une journée type en tant que représentant qualité ?
Non. Quand je débute mon poste, je consulte mes emails afin de voir s’il y a une situation urgente à régler. Ensuite, je travaille sur différents projets comme de l’amélioration continue. La routine reste assez rare, car à tout moment, on peut m’appeler et m’annoncer qu’il y a un problème à une étape de la chaîne de production. Il faudra alors que j’aille sur le terrain voir quel est le problème et décider quoi faire vis-à-vis de la poursuite des opérations de production. J’ai donc un téléphone portable professionnel et à tout moment, je peux être contacté pour une urgence, c’est un peu un métier de « pompier », il faut faire preuve de réactivité, ce que j’apprécie énormément. Ainsi, 50 à 80% de mon temps de travail consiste à apporter mon support à la production. Je prends régulièrement et quotidiennement du temps pour faire des tours dans l’usine de production aseptique et m’assurer que tout va bien.
5/ Quel a été votre parcours pour arriver au métier de représentant qualité ?
J’ai fait un baccalauréat scientifique avant de m’inscrire en PACES qui est la Première Année Commune aux Etudes de Santé. C’est le concours qu’il faut réussir pour un jour devenir pharmacien, dentiste, médecin, etc. Une fois le concours obtenu, je me suis rapidement dirigé vers la filière industrielle, j’en ai appris un peu plus sur le monde de l’industrie et notamment la production pharmaceutique qui m’a beaucoup plu. Une fois mes cinq années de pharmacie terminées, il fallait faire une 6ème année de « spécialisation », j’ai donc effectué un Master 2 en « Ingénierie pharmaceutique » à l’Université de Strasbourg en alternance à Lilly qui m’a ensuite embauché. A la fin de mon apprentissage, j’ai préparé ma thèse et l’ai soutenu afin de valider mon Doctorat.
6/ A quel moment avez-vu su que vous vouliez faire le métier de représentant qualité ?
Je suis issu d’un milieu médical. Mon père étant médecin et ma tante dentiste, ils m’ont très vite poussé à me diriger vers des études de pharmacie. Au début, un peu naïf, j’ai dit pourquoi pas ? J’ai ensuite fait des stages en officine et j’ai très vite compris, qu’en France, le pharmacien n’avait pas uniquement sa place en officine, mais dans de très nombreux domaines. Cette chance de pouvoir se diversifier dans de nombreuses spécialités a confirmé mon envie de devenir pharmacien industriel. Par exemple, dans la filière industrielle, on peut se spécialiser dans le marketing, la fabrication, la logistique etc. Le fait de pouvoir réorienter ma carrière à tout moment de ma vie professionnelle est, selon moi, un réel atout.
7/ Quelles qualités faut-il pour exercer le métier de représentant qualité ?
Il faut être assez rigoureux, autonome et flexible. Dans ce métier, le périmètre peut être relativement large, il faut donc faire preuve de transversalité et avoir un esprit d’équipe pour essayer d’avoir un maximum d’éléments clefs en main permettant de résoudre le problème.
8/ Si vous aviez une chose à changer dans le métier de représentant qualité , ce serait quoi ?
Il peut arriver parfois, que je n’aie pas de retour sur les décisions que j’ai prises, ça peut être un peu frustrant.
9/ Auriez-vous une anecdote à raconter aux jeunes ?
Pendant mon alternance, j’étais dans le secteur ingénierie pharmaceutique. Mon travail consistait notamment à implémenter des modifications sur des équipements et c’est l’Assurance Qualité qui me donnait le plus de fil à retordre. En effet, l’AQ me poussait à être très précis dans la documentation de mes actions, ce qui me prenait énormément de temps. A cause de cela, je me suis promis de ne jamais travailler en AQ, jusqu’au jour où on me proposa des entretiens pour mon poste actuel…
10/ Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui veut faire votre métier de représentant qualité ?
Je les invite à consulter des sites comme www.jobirl.com pour se renseigner auprès de professionnels de santé, leur demander ce qu’ils ont eu comme parcours, de connaître les avantages et les inconvénients de chaque métier, pour être sûr de là où ils veulent aller.
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