Régis, père de famille, a eu envie de vous faire découvrir son métier de policier judiciaire au quotidien et de vous inspirer.
Vous avez 10 ans d’expérience en tant que policier judiciaire, quel est votre parcours ?
Aujourd’hui, je suis policier judiciaire, je fais partie des premiers adjoints de sécurité qui ont été mis en place en 1997, à l’époque, c’était les emplois jeunes. Je suis entré en exercice en mars 1998 dans un commissariat, celui du Kremlin-Bicêtre dans le Val de Marne. J’ai pu découvrir les différents services de la police. A l’époque, il y avait un service qui s’occupait des escroqueries, des abus de faiblesse et de confiance. Et je me suis dit qu’un jour dans ma carrière, je ferai ça.
J’ai passé le concours de gardien de la paix en 2001, je l’ai obtenu et j’ai intégré ensuite l’école. A la sortie, j’ai occupé des postes que personne ne veut avoir, j’ai fait par exemple de la garde de bâtiment, à l’époque, on commençait par cela. Ensuite, j’ai participé à des interventions qui font appel aux CRS, en compagnie d’intervention de la Préfecture de Police de Paris, par exemple sur des manifestations et grands événements, ou pour de la protection de personnalités. Puis j’ai présenté ma candidature à la Police judiciaire, en allant à la rencontre des responsables.
« J’étais très motivé pour apprendre et découvrir ce métier donc je me suis rendu disponible et j’ai pu intégrer la police judiciaire de Clichy. »
Quel est le rôle du policier judiciaire ?
Quand je suis entré dans la police judiciaire, j’étais encore agent de police judiciaire. J’ai dû passer la qualification d’Officier de Police Judiciaire à l’article 16 du Code de procédure pénale pour œuvrer ensuite en tant qu’officier de la police judiciaire, directeur d’enquêtes, en particulier des escroqueries. Mon travail est de constater les infractions en établissant les faits, en relevant les preuves et identifier les auteurs et puis interpeler et les présenter devant la justice.
Quelles sont les qualités attendues pour travailler dans la police judiciaire ?
Il faut avoir la volonté d’y entrer. C’est un travail qui demande beaucoup de temps, c’est très chronophage. Ce métier demande une grande disponibilité, on peut travailler le week-end, pendant les vacances. Parfois, il y a des imprévus et on vous demande d’intervenir en urgence pour gérer une procédure. Il faut avoir une tenue et bien sûr la droiture est nécessaire.
Comment organisez-vous vos journées ?
Cela dépend vraiment du tribunal, toutes les unités de la police judiciaire sont différentes. Dans mon unité, je travaille beaucoup via internet, à l’aide de fichiers en ligne, je suis en lien avec la brigade des stupéfiants par exemple mais elle est beaucoup plus sur le terrain que nous. Je n’ai pas vraiment de journée type, je peux avoir des journées plus rébarbatives que d’autres mais je ne m’ennuie jamais.
Pourquoi aimez-vous ce métier ?
« J’aime mener des enquêtes judiciaires parce qu’on travaille de A à Z, cela va de l’interpellation jusqu’à la présentation de l’individu devant la justice. »
Cela permet d’être au courant de tout ce qui se passe au cours d’une enquête.
Combien gagne-ton en début de carrière ? Le salaire est-il exponentiel ?
Un gardien de la paix à l’école de Police gagne 1350 euros net environ par mois, cela dure 1 an le temps de l’école. En tant que stagiaire ensuite, quand il est sur le terrain, il gagne environ 1 600 euros net. Une fois qu’il est titulaire, il peut gagner jusqu’à 1900/2000 euros avec des primes. On peut évoluer rapidement en fonction des grades, du travail qui est effectué. Quelqu’un qui est dans un bureau de la Police à gérer de l’administratif ne va pas toucher les mêmes primes qu’un effectif qui est sur le terrain. Le salaire est intéressant en début de carrière parce que vous êtes payé dès votre formation.
Quelles sont les possibilités d’évolution et comment voyez-vous le métier dans 10 ans ?
Les possibilités sont énormes, on peut évoluer de manière horizontale comme gardien de la paix, brigadier, brigadier chef, major. Pour être gardien de la paix en Ile de France par exemple, il y a plus de 300 métiers différents, cela permet de s’épanouir tout au long de sa carrière. Au bout de 4 ans, quand on est gardien de la paix titulaire, on peut passer les concours internes, pour devenir officier et commissaire de police. Le gardien de la paix est à la fois un policier de terrain, un enquêteur, un policier de la BAC tandis qu’un officier va faire du management et des missions de Police, de la gestion d’équipe. Un commissaire de police va plutôt gérer les ressources humaines, c’est un personnage politique qui fait le lien entre les policiers du terrain et les institutions. Il est le donneur d’ordre et guide les fonctionnaires pour les missions à accomplir.
Il y a des choses qui vont sûrement évoluer au fil des années, en sachant que nous sommes sur de la privation de liberté, de la surveillance, des perquisitions, etc… le travail devient de plus en plus difficile pour les enquêteurs parce que les nouvelles technologies vont très vite même si nous avons largement rattrapé notre retard. Il y a des enquêteurs qui sont spécialisés en cybercriminalité par exemple. Nous aurons peut-être moins de travail de terrain, et plus de travail derrière un écran. Mais ce sera un vrai travail d’actions pour traquer des individus sur la toile, c’est à la fois passionnant et chronophage.
Auriez-vous une anecdote à nous raconter ?
Je viens d’un quartier difficile d’Ile de France, j’avais au départ une très mauvaise image de la Police et c’est en faisant un pas vers elle pour essayer de comprendre comment cela fonctionnait, que j’ai finalement découvert un métier passion qui n’était pas celui que j’imaginais.
« On peut venir des quartiers difficiles, rentrer dans la police et réussir. J’y travaille depuis 20 ans. »
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