La transition est en marche. Le numérique est un formidable terreau pour tous les jeunes qui souhaitent participer à des lendemains prometteurs. Le point avec Neila Hamadache, déléguée à la formation au Syntec Numérique.
Quels sont actuellement les grands métiers du numérique ?
Il existe actuellement énormément de métiers dans le numérique. Je citerai donc ceux dont on parle le plus et qui sont très demandés. Dans les fonctions dites techniques, on retrouve les développeurs, les data scientists, les administrateurs systèmes et réseaux et les responsables de la sécurité informatique. Quant aux métiers transversaux, je pense notamment aux chefs de projets, aux consultants, aux commerciaux et technicaux-commerciaux. Cette liste non exhaustive énumère des métiers en tension, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup de demandes et encore peu de candidats.
Dans quels domaines, ou plus exactement dans quelles activités les retrouve-t-on?
Tous les secteurs d’activité de l’économie française sont concernés et ont besoin de ces compétences pour les accompagner dans leur transformation numérique. Les entreprises, comme les banques, les transports, la santé, les administrations publiques, dont le numérique n’est pas le cœur de métier, vont de plus en plus faire appel à ces experts formés. Certaines vont ainsi les internaliser au sein de leurs effectifs. Qu’il s’agisse de grandes, de petites ou de moyennes entreprises, tout ce qui tourne autour de la sécurité informatique pour lutter contre la cybercriminalité ou de la data avec la collecte, la gestion et l’analyse des données ont le vent en poupe.
Et demain, quelles nouvelles fonctions vont émerger?
Je parlerais plutôt de nouvelles technologies sur des métiers déjà existants. Les personnes en poste vont ainsi devoir apprendre, s’adapter et évoluer dans leur savoir-faire dans les domaines qui prennent de l’ampleur comme la cyber sécurité, la data et également tous les métiers liés à l’intelligence artificielle. Toutefois, de nouvelles fonctions vont émerger. On verra bientôt arriver des coachs de robots chargés de leur fonctionnement et de leur apprentissage et des cybernéticiens qui vont, via l’intelligence artificielle, développer des solutions, les corriger au fil des avancées et définir des règles pour qu’ils soient performants. A noter également l’apparition d’un tout nouveau poste, celui de pentester ou « hackeur blanc ». Son rôle : créer de fausses attaques, apprendre à les contrer pour tester la sécurité informatique des entreprises et réduire leur degré de vulnérabilité. Ces trois métiers qui exigent de savoir coder et développer travailleront en équipe.
Est-ce un domaine prometteur question recrutement et dans quels secteurs notamment ?
Question recrutement et création de nouveaux postes, c’est un fabuleux vivier en France, comme à l’étranger. Il y a beaucoup de demandes et pas assez de candidats. Et ce dans tous les secteurs d’activités de l’économie, du numérique, mais aussi des banques aux assurances, en passant par l’industrie ou les administrations publiques.
Quelles sont les différentes formations pour y accéder ?
Les entreprises du numérique recrutent généralement à bac + 4, voire + 5, majoritairement sur des profils ingénieurs ou scientifiques (maths, physique, chimie). Mais la demande est telle que certaines entreprises proposent des formations avant l’embauche ou en formation continue à des personnes qui ne sont ni des scientifiques, ni des techniciens. Ce qui offre la possibilité d’évoluer. Il est possible également, après le bac, de suivre une filière BTS SIO (Services informatique aux organisations) ou un BTS Systèmes Numériques ; de choisir un DUT Réseaux et Télécommunications ou Informatique ; ou d’opter pour un cursus universitaire via une licence MIAGE (Méthodes Informatiques Appliquées à la Gestion des Entreprise) ou une licence professionnelle informatiques… A la suite de ces enseignements Bac+ 2/3, dont la liste n’est ni exhaustive, ni limitative, on peut aussi poursuivre avec un Master. La première qualité recherchée étant, quel que soit le cursus choisi, de savoir apprendre à apprendre…
Aujourd’hui, quelle est la place des filles dans le numérique et y sont-elles de plus en plus nombreuses ?
Malheureusement pas suffisante. Alors qu’il n’y a aucune raison pour qu’elles ne s’engouffrent pas dans cette brèche. Une méconnaissance des métiers, un secteur encore connoté très masculin, sans doute aussi un manque de confiance, font qu’elles n’osent pas. Aujourd’hui, oubliée l’image de l’informaticien qui travaille seul devant son ordinateur. Le monde du numérique évolue et au niveau des projets, de la communication et du relationnel, les femmes ont leur rôle à jouer. Les entreprises souhaitent féminiser leurs équipes, la mixité ne pouvant que leur être bénéfique.
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