Jean-Marie est actuaire chez Nessi Consulting, il vous présente son parcours et son métier. Lisez ci-dessous notre interview sur le métier d’actuaire :
- Pouvez-vous expliquer aux jeunes en quoi consiste votre métier ?
Le métier d’actuaire consiste à utiliser toutes les techniques mathématiques, juridiques, ou autres qui permettent d’évaluer l’avenir et de mesurer ses risques. Et ce dans tous les domaines (secteur de l’assurance, de la banque, des affaires sociales, de la gestion des risques opérationnels dans les différents secteurs économiques – et plus récemment, le secteur du numérique). L’objectif est de pouvoir mesurer les risques de l’avenir, qu’on ne peut maîtriser.
Il faut donc être transparent vis-à-vis de la société sur les risques et leur ampleur, pouvoir envisager le pire, et trouver des solutions adaptées.
De mon côté, j’ai créé mon entreprise, mais un actuaire peut également être salarié en entreprise ou en cabinet de consultant. Mes clients sont principalement des grandes entreprises, mais je fais aussi des consultations mandatées par le gouvernement sur divers sujets. Et j’enseigne également – j’ai repris une entreprise de formation continue en actuariat.
- Et concrètement, si vous deviez décrire les principales tâches que vous effectuez au cours d’une semaine type ?
– Se tenir au courant de l’actualité
– Être à l’affut et collecter des informations et des données
Il y a aussi beaucoup de pédagogie : être capable de présenter des résultats et solutions à des gens qui ne connaissent pas les techniques employées.
Nous échangeons beaucoup entre actuaires – les techniques évoluent très vite et il faut continuellement se former.
- Quel a été votre parcours pour arriver à ce métier ?
Aujourd’hui, pour être actuaire, il est demandé un niveau bac + 6 scientifique ; puis la rédaction d’un mémoire sur un sujet d’actualité ; et enfin 3 ans d’expérience professionnelle pour être Actuaire qualifié.
J’ai de mon côté fait un doctorat en mathématiques à la suite d’une grande école. J’ai ensuite travaillé dans une grande entreprise pendant 25 ans, puis je me suis lancé dans l’entrepreneuriat.
- Faut-il une qualité ou un talent particulier pour exercer ce métier ?
Il faut bien sûr des compétences informatiques pour savoir utiliser les différents outils. D’un point de vue humain, il faut beaucoup d’humilité et une grande capacité d’écoute (échange entre actuaires) et évidemment une grande rigueur intellectuelle.
- Qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?
La variété des sujets traités. Et le fait de pouvoir aider au développement économique du pays et donc, de la planète. Cela donne du sens au métier d’actuaire.
- Si vous aviez une chose à changer ?
Améliorer la reconnaissance de la profession par les pouvoirs publics, dans le but d’avoir une meilleure organisation globale (l’actuariat n’est pas un ordre comme les médecins ou les ingénieurs).
Et je pense qu’il serait bon d’augmenter la sélection de la formation d’un point de vue écoute / pédagogie / conseil.
- Une anecdote à nous raconter ?
A l’époque, j’ai raté le concours de Polytechnique, et en discutant avec mon grand-père sur ce que je pouvais bien faire comme métier, il me dit : « Je ne sais pas ce que c’est que le métier d’actuaire, mais ça doit être quelqu’un d’important, car à la Caisse des Dépôts le matin c’est la seule personne en face de laquelle on m’oblige à me décoiffer* » ! *(enlever son chapeau)
- Un conseil que vous donneriez à un jeune qui veut faire le métier d’actuaire?
Une fois qu’il aura son diplôme, sa vie d’actuaire ne fait que commencer. On doit se poser la question de savoir si on a envie de faire ce métier comme un moyen de faire des choses qui nous plaisent, et pas uniquement dans le but de bien gagner sa vie.