Promis à un bel avenir, c’est un domaine qui évolue en permanence pour s’adapter aux entreprises d’aujourd’hui et de demain. Tour d’horizon des métiers et des formations avec Thierry Carlier, directeur de l’école de l’expertise comptable et de l’audit (ENOES).
Quels sont les grands métiers de la comptabilité ?
Toutes les professions tournent autour du maniement des chiffres et de l’application des règles de droit en entreprises, comme dans les cabinets. Et les postes sont aussi divers que nombreux :
Collaborateur comptable, responsable de mission, expert-comptable et commissaire aux comptes; Assistant contrôleur de gestion, contrôleur de gestion et responsable administratif et financier; Auditeur et associé en cabinet d’audit; Consolideur, directeur financier et directeur des comptabilités ; Directeur des systèmes d’informations ; Directeur du contrôle budgétaire ; Conseil en entreprise dans le domaine fiscal, social, et gestion de patrimoine; Conseil spécialisé dans certains secteurs d’activité comme l’agriculture ou le monde associatif…
En quoi est-ce un domaine en perpétuelle évolution ?
Le stock d’informations augmente sans cesse compte tenu des échanges économiques entre entreprises et états. Les règles de droit deviennent de plus en plus complexes. Les normes internationales s’imposent et la dématérialisation de tous les métiers et secteurs d’activité s’amplifie. Sans omettre la transformation digitale qui a déjà largement commencé et impacté le secteur de la comptabilité. Les professions évoluent donc vers le conseil et l’analyse, moins sur la tenue de comptes. C’est bien sûr un domaine en perpétuel développement.
Est-ce un secteur qui recrute ?
Oui, aussi bien dans les cabinets que dans les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs. Comme d’autres métiers, ce secteur souffre d’une pénurie de talents. Chaque année, par exemple, mille experts comptables sont diplômés et c’est insuffisant face aux enjeux démographiques et économiques.
Avec l’arrivée du numérique, certaines fonctions ne vont-elles pas disparaître ?
Le numérique accélère les gains de productivité et libère du temps. L’enjeu est donc d’utiliser ce temps dégagé pour des missions à plus forte valeur ajoutée pour le client en interne, comme en externe. Des compétences sont donc les bienvenues pas seulement dans les domaines purement techniques mais aussi en marketing de l’offre, en relation client, en développement commercial, mais aussi en communication digitale. Des compétences spécialisées dans les domaines de la RSE (responsabilité sociétale et environnementale), de l’audit de conformité, de l’audit des TPE et PME, de la gestion de patrimoine, de la fonction finance externalisée, de la gestion de paie, sont aussi attendues.
De plus, la maîtrise de l’anglais s’impose avec le développement des relations entre entreprises à un niveau international.
A contrario, quels nouveaux métiers vont arriver ?
Cela va concerner des postes axés sur le traitement, l’analyse, le contrôle et la restitution de la donnée. L’ENOES a lancé avec son partenaire historique EY (cabinet d’audit international) un BAC + 3 « Business Data Analyst ». Aujourd’hui, les professionnels devront être de plus en plus experts de la donnée et moins comptables, car toutes les tâches et missions répétitives seront automatisées. Nous allons avoir besoin de personnes formées aux métiers d’Analyste et de Data Scientist. L’ENOES a dans ses cursus de formation un BAC + 3 dont l’intitulé est « responsable de gestion comptable numérique »
Cela ouvre des perspectives intéressantes pour toutes les jeunes recrues.
Faut-il être un matheux pour vouloir travailler dans ce secteur ?
Non mais il faut aimer manipuler les chiffres et appliquer les règles de droit. Cela exige un esprit de rigueur et d’organisation.
Quelles sont les différentes formations pour y arriver ?
La filière des diplômes d’État (DCG-DSCG-DEC) est la plus prisée des professionnels du chiffre, car elle forme à cette rigueur de travail qui est indispensable.
La filière universitaire (licence en économie-gestion) et certains grades Masters mène également à l’expertise comptable et aux métiers de la finance d’entreprise.
La filière des Grandes Écoles (écoles de commerce) offre également, pour certaines seulement, des équivalences avec les diplômes d’État.
Nous pouvons affirmer qu’aujourd’hui l’offre de formation est très complète et structurée. Les jeunes peuvent démarrer en visant soit un diplôme BAC + 2 (DUT ou BTS comptabilité gestion) ou un BAC + 3 (DCG diplôme de comptabilité et de gestion).
Quelle est la place des filles ? Sont-elles nombreuses à vouloir rejoindre le monde de la comptabilité ?
Absolument ! C’est une filière qui tient à une réelle parité entre les femmes et les hommes. Et ce n’était pas le cas il y a quelques années encore !
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