Le Dr Elena Perrin fait partie de la communauté #LesIntrépides, ces femmes qui évoluent dans des secteurs qui manquent des talents féminins !
Pouvez-vous expliquer aux filles en quoi consiste votre métier de Directrice Médicale ?
« Mon métier consiste à encadrer l’activité médicale au sein d’un laboratoire pharmaceutique, cette activité se dénomme affaires médicales. »
Plusieurs activités sont concernées. Par exemple, le suivi de la sécurité des patients qui seraient amenés à être traités par des médicaments commercialisés par Lilly. Cette activité est celle de la pharmacovigilance.
La communication scientifique et médicale qui est générée autour des médicaments, qui ont été développés et qui sont commercialisés par Lilly ou qui sont en cours de développement.
La recherche clinique à promotion industrielle, qui est menée à bien par l’industrie pharmaceutique et qui a pour but de mettre à disposition des professionnels de la santé de nouvelles spécialités pharmaceutiques, afin de proposer des médicaments innovants.
La recherche clinique est un domaine d’activité important, c’est un des piliers de la chaîne du médicament. Nous travaillons en équipe, au sein des départements qui encadrent les activités dont la pharmacovigilance, les affaires réglementaires sous la supervision du Pharmacien Responsable, qui garantit les exigences du code de la santé publique en matière de médicament.
Les affaires scientifiques et médicales, où des médecins et scientifiques soutiennent les activités de communication.
La recherche et développement, avec les investigateurs (c’est-à-dire les médecins qui sont en contact des patients qui peuvent à un moment donné souffrir de maladies concernées par la recherche clinique). Ainsi, nous allons conjointement remplir les exigences en matière de recherche, avec la participation des patients, afin de pouvoir générer les données nécessaires pour démontrer l’efficacité et la sécurité d’un nouveau médicament et les soumettre aux autorités de santé pour évaluation. C’est comme cela qu’un nouveau traitement va voir le jour.
Avez-vous une journée type ?
Je suis à un poste de direction donc au cours de la journée, je dois prendre beaucoup de décisions par rapport aux problématiques qui sont posées par des équipes ou des collaborateurs, concernant la validation et la signature des contrats par exemple avec des hôpitaux dans lesquels on mène à bien des recherches. J’ai beaucoup de réunions avec mes équipes, avec des collaborateurs qui travaillent dans d’autres départements, que ce soit la communication, les affaires réglementaires, etc.
Quel a été votre parcours pour arriver au métier de Directrice Médicale chez Lilly ?
Je suis médecin de formation avec une spécialisation en psychiatrie et puis je suis rentrée dans l’industrie pharmaceutique après un diplôme en pharmacologie et suivi thérapeutique que j’ai réalisé à la Pitié Salpêtrière. J’ai fait également un peu de pratique clinique.
Par rapport au rôle que j’occupe aujourd’hui, je pense qu’il est important d’avoir le souci de répondre aux besoins des professionnels de la santé et de leurs patients, mais aussi aux attentes en matière d’innovation dans le domaine du médicament, pour pouvoir mener à bien une réflexion sur ce qui doit être notre communication médicale et scientifique.
J’ai aussi fait un Master of Business Administration, qui m’a permis de comprendre quels sont les enjeux au niveau du marketing, des investissements, des suivis budgétaires et autres aspects importants pour le travail d’encadrement au sein d’une entreprise.
« Enfin, la maîtrise de l’anglais, indispensable de nos jours. »
Quelles qualités faut-il pour exercer votre métier ?
« La curiosité mais pas n’importe laquelle, je dirai la curiosité scientifique. »
Quand on rentre dans l’industrie pharmaceutique, il faut savoir qu’on va commercialiser des médicaments qui vont être pris par des patients et que ces derniers, ainsi que leurs médecins. Ils vont avoir une communication extrêmement complète afin de prendre des décisions éclairées, aussi bien par les autorisations qui ont été données par les autorités sanitaires mais aussi par la communication qui va mener à bien le laboratoire pharmaceutique.
Il faut aussi être méthodique, parce qu’il y a beaucoup de données qu’il faut comprendre, s’en faire une idée pas seulement scientifique mais aussi d’impact au niveau clinique et se placer sur la stratégie thérapeutique d’une maladie dans le territoire français.
C’est important d’avoir le goût des relations interpersonnelles, s’ouvrir vers l’extérieur, aimer travailler avec les autres ou en « coworking » : c’est finalement se rendre disponible au service des autres pour avancer sur les différents projets. Etre à la recherche de solutions, avoir une bonne écoute, même si tout n’est pas toujours simple.
Pourquoi aimez-vous votre métier de Directrice Médicale?
Le fait d’être médecin et de se retrouver dans une industrie qui met en place des efforts importants pour prendre le risque de la recherche, c’est-à-dire prendre certains candidats médicaments qui au bout de dix ans pourraient ne de pas donner de résultats positifs ou concluants.
« C’est intéressant de voir que ce risque va probablement donner lieu à une alternative thérapeutique. »
J’ai vu au fil des années des alternatives thérapeutiques devenir de vrais acteurs au niveau sociétal parce qu’un médicament peut influencer l’évolution du regard autour de la maladie.
S’il y avait une chose à changer dans votre métier, ce serait quoi ?
Le poids de certains aspects de gestion de type administratifs. Aujourd’hui, nous sommes tributaires de beaucoup d’aspects administratifs par exemple pour mettre en place une recherche.
Auriez-vous une anecdote à raconter aux filles ?
Quand j’ai commencé à travailler dans l’industrie pharmaceutique, c’était l’époque où on commençait à prendre conscience que la dépression était une maladie grave. C’est quelque chose qui a été un peu moteur pour moi et quand j’étais à l’hôpital, j’ai rencontré un délégué médical à qui j’ai demandé pourquoi il pensait que son traitement allait aider les patients à aller mieux. Il m’a dit qu’il connaissait quelqu’un qui avait suivi ce traitement qui s’en était sorti et m’a permis de recevoir des documents scientifiques intéressants qui m’ont permis d’ouvrir la porte du sérieux de l’industrie pharmaceutique.
Quels conseils donneriez-vous aux filles qui veulent exercer votre métier de Directrice Médicale ?
« Pour commencer, il faut idéalement faire médecine ou être scientifique de haut niveau. Il y a plusieurs métiers par exemple au sein de la recherche clinique, qui est un des piliers, vous pouvez travailler soit au sein d’une équipe animée par un promoteur industriel soit chez un promoteur académique donc à l’hôpital. »
Si on prend l’exemple du métier d’attaché de recherche clinique, il faut avoir une formation scientifique de base comme la biologie ou la pharmacie. Bien comprendre les statistiques et donc pourvoir lire des résultats d’analyses complexes. Aujourd’hui, on va de plus en plus vers l’intelligence artificielle, avec l’analyse de données beaucoup plus pertinentes. Néanmoins le métier est extrêmement réglementé donc il faut être rigoureux. Et puis découvrir ce qui se passe derrière la porte d’un laboratoire pharmaceutique, c’est passionnant.
Quelle est la place des filles dans la recherche clinique ?
« Etant donné que c’est un métier qui fait appel à une organisation du travail très structurée, on a quand même des horaires qui sont compatibles avec une vie de maman ou une vie de couple. »
Chez Lilly, il y a une majorité de filles qui travaillent en recherche clinique et qui exercent des métiers du type de responsable des activités de recherche clinique, ou bien d’attaché de recherche clinique, ou associée de développement clinique, statisticienne, gestionnaire des aspects administratifs pour ne citer que certains métiers possibles… à découvrir !
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