Travailler dans une association, associer ses convictions au travail, c’est la recette gagnante que nous décrivent aujourd’hui Séverine et Aurélie… Toutes deux travaillent dans le service communication de l’association des Chiens Guides d’Aveugles Grand Sud Ouest.
Les présentations :
Séverine Boiron, chargée de communication au sein de l’association depuis un peu plus de 10 ans.
Aurélie Baudoux, assistante communication à l’association depuis un peu plus de deux ans.
En quoi consistent vos métiers de chargée de communication et d’assistante communication de l’association Les Chiens Guides d’Aveugles Grand Sud Ouest ? Et concrètement si vous deviez décrire les principales tâches que vous effectuez au cours d’une semaine type, quelles seraient-elles ?
Séverine s’occupe de nombreuses problématiques de l’association : la collecte de fond, et la gestion des supports numériques. Mais également les relations avec la fédération des chiens-guides au niveau national et le marketing digital.
Aurélie, elle, est en charge de la relation avec les bénévoles, les familles d’accueil et les maîtres de chiens guides.
« Je suis notamment en train de mettre en place une communication en interne avec la création d’une newsletter avec des actualités de nos équipes et de nos bénévoles.
Je suis en charge des réseaux sociaux pour communiquer sur notre actualité mais aussi du « guide », magazine papier de l’association qui est imprimé 3 fois par an. »
Le service s’occupe également du côté événementiel avec notamment les ateliers de sensibilisation organisés dans les écoles et entreprises.
Quel a été votre parcours et votre formation pour arriver à ce métier de chargée de communication et d’assistante communication ?
Séverine :
« J’ai eu plusieurs vies professionnelles. J’ai débuté par des études de communication après un Bac L (A1), en intégrant une prépa hypokhâgne puis une maitrise info com et un DESS (Licence) sur les nouveaux médias (internet). »
Je me suis ensuite orientée dans le journalisme en tant que freelance ce qui a été très formateur pour moi en rencontrant beaucoup de personnes et en touchant à des sujets très variés. La limite a été de ne pas être intégrée à une équipe, j’avais l’impression de tourner en rond.
Après quelques années chez Handicap International, j’ai intégré l’ORAMIP à Toulouse : association s’occupe de la qualité de l’air (CDD) et ce n’est que plus tard que j’ai intégré l’association des Chiens Guides d’Aveugles du Grand Sud Ouest.
Aurélie :
« Le point de départ : un Bac S avec une poursuite d’études en Psychologie à Lille. C’était une des seules facultés qui traitait l’aspect scientifique de la psychologie, les neurosciences / l’aspect statistique. »
J’ai étudié les addictions et réalisé mes stages dans les centres de toxicomanes / alcooliques pour traiter des addictions.
C’est en Master 1 que j’ai décidé de changer de voix. La difficulté de trouver des stages, de ce travail et des problématiques traitées devenait trop dur pour moi.
Je suis donc arrivée à Toulouse et j’ai intégré un DUT technique de commercialisation en alternance en tant qu’assistante projet multimédia au sein d’Orange. Mon objectif était de refonder les portails de communication interne. A la fin de mes études, j’ai été embauchée chez Orange en CDD de deux ans sur le poste de chargée de communication interne pour informer les salariés des grands projets en cours et valoriser le travail et les compétences des collaborateurs.
Enfin, j’ai intégré l’association des chiens guides d’aveugles en tant qu’assistante communication et secrétaire pour évoluer sur un poste 100% communication.
Quelles sont pour vous les qualités requises pour exercer vos métiers de chargée de communication et d’assistante communication ?
Tout d’abord on pense à la nécessité d’avoir un bon relationnel car on est au contact des salariés, des bénévoles, et des prestataires. Cela nécessite de la transversalité, être à l’écoute des gens.
« Il faut également des capacités d’adaptation : c’est ce qui fait la richesse du travail, on touche à tous les champs de la communication. Mais il faut aussi s’adapter aux situations, aux différents publics. »
C’est un métier très polyvalent et il faut se rappeler qu’une association est généralement une petite structure donc : adaptabilité !
Les taches sont multiples et variées et les compétences à activer le sont tout autant : graphiste, photographe, communiquant, rédacteur, community management, évènementiel, gestion de projet, notion de marketing direct, statistiques…
Qu’est-ce qui fait que vous aimez vos métiers dans le service communication et marketing d’une association ?
Séverine : C’est un métier, un cadre très riche. Il y a le côté humain mais aussi le contact animal. L’animal est un formidable vecteur de sympathie, de relationnel mais je voulais clairement être dans la communication avec un niveau social.
Aurélie : J’avais besoin de donner du sens à mon travail. Je l’ai trouvé en travaillant pour venir en aide aux personnes déficientes visuelles.
« Ce qui nous motive c’est le résultat, aider quelqu’un qui est en situation de besoin, c’est un engagement important pour un résultat concret. »
Avez-vous une anecdote à raconter aux jeunes ?
Séverine : Ce qui me marque au quotidien c’est la richesse de la relation avec les personnes déficientes visuelles. Ils nous donnent de vraie leçon de vie, ils vivent des situations difficiles mais font preuve de beaucoup de force. C’est très inspirant.
Un moment marquant pour moi est ma première sortie sous bandeau. Je connaissais le chien comme animal de compagnie, pas comme aide au déplacement.
On comprend toute la complicité et le relationnel qu’il faut avoir avec l’animal qui va guider. C’est un travail d’équipe mais il faut de la confiance pour lâcher prise et se laisser guider.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui voudrait travailler dans le service Communication et Marketing d’une association ?
Aurélie : Si l’objectif est de faire de l’argent, il ne faut pas venir dans une association. Je commence par ça car les jeunes sont souvent surpris et s’imaginent avoir des salaires équivalant aux grands groupes.
Il faut être avant tout dynamique, touche-à-tout, curieux et débrouillard. Adepte du « Système D ».
Séverine :
« Il ne faut pas hésiter à insister si c’est le genre de métier qui nous plaît. Le monde associatif est parfois difficile, peut être fermé au niveau de l’emploi. Il faut se montrer persévérant, savoir se créer les opportunités. »
Commencer par être bénévole dans une structure est un bon début. Il ne faut pas perdre de vue que la frontière entre le bénévolat et le salariat peut être floue à certains moments. En tant que salarié, nous accordons aussi beaucoup de temps bénévole à l’association.
Il faut cependant garder en tête les moyens de la structure, la disponibilité, l’implication nécessaire pour aider. Cela nécessite de trouver le bon équilibre et de ne pas trop se disperser.
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