Retrouve cette interview dans le dossier #LesIntrépides, ces femmes qui évoluent dans des secteurs qui manquent des talents féminins !
Elodie Gougeon, Responsable Formation et Alternance et Morgane Pichavant, Chargée de développement RH chez GRTgaz ont accepté de répondre à nos questions sur l’alternance. Découvrez notre interview ci-dessous :
Pourquoi choisir l’alternance chez GRTgaz ?
Morgane : GRTgaz pratique l’alternance depuis plusieurs années déjà. C’est une réelle volonté de notre part d’intégrer les jeunes et d’accompagner les différents parcours chez nous. Il y a une réelle implication des tuteurs et l’alternant en prend bien souvent conscience.
Nous avons une politique d’intégration qui est également intéressante. Nous remettons un livret à chaque alternant à son arrivée qui permet de l’accompagner tout au long de son parcours notamment financièrement. Un exemple parmi tant d’autres : le permis de conduire lorsqu’on est alternant est primordial, ne pas l’avoir peut être un frein.
« Nous finançons jusqu’à 1000€ l’obtention de ce permis lorsque vous êtes alternant à GRTgaz. »
Que diriez-vous à un jeune afin de le convaincre d’effectuer son alternance chez vous ?
Morgane : Venir chez nous c’est une nouvelle aventure, c’est choisir un métier, un vrai métier. C’est acquérir de l’expérience. Il y a un réel apprentissage et une volonté de les faire sortir de leur cursus avec un métier dans la poche.
Pouvez-vous donner aux jeunes des exemples d’alternance qu’il est possible d’effectuer chez vous ?
Morgane : Je vais davantage vous parler des métiers techniques que des métiers supports, car c’est principalement dans ce domaine que nous avons des besoins en renouvellement de compétences.
» Nous proposons des postes du bac pro jusqu’au niveau ingénieur. »
Cela peut être de la chaudronnerie : nous recherchons par exemple des soudeurs, des mécaniciens… Nous avons des alternants en BTS maintenance des systèmes, BTS CRCI, BTS électrotechnique, également des étudiants en DUT.
Nous avons moins d’alternants en licence, car nos offres d’embauche, à la suite d’un contrat d’alternance sont principalement au niveau BTS ou école d’ingénieur.
Dans les fonctions support, nous proposons des postes dans tous les domaines, dans les achats, les ressources humaines, les affaires publiques … de la licence au master II.
Élodie : Dans chaque direction, nous avons une chargée de développement RH spécialiste de l’alternance. C’est une caractéristique de GRTgaz, ce n’est pas le cas partout. Nous avons la Direction Technique (pour laquelle intervient Morgane), la Direction de l’Ingénierie, la Direction des Opérations, ainsi que le Siège Social. Il y a une volonté de GRTgaz à recruter des jeunes de tous horizons et de trouver des talents. L’alternance est un levier important pour apporter de la diversité.
Pourquoi le recrutement au niveau de la licence est-il plus compliqué ?
Morgane : Nous pouvons avoir des alternants en licence, mais les postes pour lesquels nous recrutons nécessitent d’avoir un bac+2 ou un bac+5. Nous dépendons du statut des Industries Electriques et Gazières, et nous déterminons pour chaque poste, un diplôme requis et un niveau de rémunération. C’est la raison principale pour laquelle nous ne recrutons que très rarement en licence. Aujourd’hui, nous travaillons là-dessus parce que bien évidemment, il y a des besoins en alternance de niveau licence.
En quoi l’alternance est un enjeu pour GRTgaz ? Cette année, vous prévoyez de recruter combien de jeunes ?
Élodie :
« Chaque année nous recrutons une centaine d’alternants. Parmi ceux-ci, principalement dans les fonctions techniques, nous recrutons in fine en CDI 30% de nos anciens alternants. »
C’est un enjeu pour GRTgaz car nous avons de réels besoins de recrutement liés à des départs en retraite de nos collaborateurs : nous devons anticiper le renouvellement des compétences techniques clés pour GRTgaz.
Morgane : Nous nous investissons réellement avec ces jeunes parce que la compétence dans le domaine gazier ne se trouve pas ailleurs. Bien sûr, il existe des titres qui nous permettent d’avancer, mais lorsque vous sortez d’un BTS, vous n’avez pas immédiatement les compétences techniques que nous recherchons, et qu’il faut apprendre avant tout sur le terrain. Et bien évidemment, l’alternance apporte ce plus et le jeune est tout de suite opérationnel en sortant de chez nous.
Quelles sont les valeurs de GRTgaz ? Qu’attendez-vous du jeune ?
Élodie : Nous voulons de l’engagement. Et la volonté de travailler en binôme avec un tuteur. C’est très important. Les valeurs de GRTgaz, réaffirmées dans notre projet d’entreprise sont : l’innovation, la confiance, la responsabilité, l’excellence et l’ouverture.
Comment se passe la relation tuteur/alternant ?
Élodie : Il y a un effort de formation consacré au tuteur. Nous les accompagnons dans leur mission qu’ils prennent d’ailleurs très à cœur. Une communauté des tuteurs a été créée sur notre réseau social d’entreprise Yammer.
Morgane : Ce que j’apprécie chez GRTgaz, c’est que les salariés sont passionnés par ce qu’ils font. La transmission se fait de manière spontanée. L’équipe s’investit également dans l’accompagnement de l’alternant puisque le tuteur ne peut être tout le temps avec l’alternant. C’est un accompagnement global.
Par rapport à votre campagne sur l’alternance, comment faites-vous pour toucher les jeunes ?
Élodie : Plusieurs voies ont été choisies cette année. Des voies plutôt digitales avec la publication des offres sur des sites tels que www.jobirl.com , nous proposons des chats (notamment avec Jobteaser). Nous ne nous contentons pas de simplement publier les offres, chaque chargé d’alternance mène également des actions au niveau local. Nous faisons aussi appel à des partenaires, tels que le FACE, MOZAIK RH afin de diversifier notre sourcing.
Comment faites-vous pour attirer les femmes ? Et vers quels métiers ?
Élodie : Si nous arrivons facilement à recruter des femmes pour des postes au sein des fonctions support,
« Cela reste plus difficile au niveau des fonctions techniques car les femmes sont moins nombreuses à s’engager dans les formations que nous recherchons. »
Morgane : Mais aussi en BTS d’assistant technique ingénieur … Nous avons réussi aussi à recruter en chaudronnerie.
Comment arrivez-vous à les capter ?
Élodie : C’est surtout à travers nos partenariats associatifs : les réseaux féminins tels le réseau GRTgaz, Elles bougent.
« Nous essayons de développer des actions spécifiques très en amont afin d’inciter les femmes à s’intéresser aux métiers techniques, et cela finit pas payer. »
C’est là que JobIRL peut nous être d’une grande utilité !
Morgane : Le marrainage existe depuis quelques années. J’ai la chance de proposer depuis deux ans ces journées de marrainage. Nous octroyons une marraine à chaque alternante, il s’agit d’une marraine qui travaille évidemment au sein de GRTgaz. Elle ne remplace pas le tuteur, mais cela permet de créer un réseau en interne et de s’appuyer sur une valeur féminine (loin d’être un mouvement féministe) et pouvoir poser des questions à sa marraine lorsque l’on n’ose pas les poser à son tuteur. Il y a une journée officielle par an.
« Nous demandons aux marraines et filleules d’avoir des rendez-vous informels pour pouvoir créer un lien et pour l’alternante de se projeter un petit peu et réfléchir aux postes au sein de GRTgaz qui pourraient l’intéresser autre que celui occupé en alternance. »
La dernière journée du marrainage a eu lieu le 10 janvier. Nous voyons des jeunes femmes investies qui aiment ce qu’elles font. Et c’est super !
Quand ce marrainage a-t-il été mis en place ?
Morgane : Il existait depuis de nombreuses années dans une région et a été repris au niveau national depuis deux ans.
N’est-ce pas là la clef pour attirer les jeunes filles en les inspirant avec des femmes qui travaillent déjà au sein de GRTgaz ?
Élodie : Je pense qu’elles se sentent valorisées et s’identifient énormément.
Morgane : Nous leur demandons d’aller dans les écoles si jamais il y a des besoins et pour « prêcher la bonne parole » afin de donner envie aux autres filles de rejoindre un métier qui a première vue peut ne pas sembler attirant tout simplement parce qu’elles ne les connaissent pas ou se mettent inconsciemment des barrières à cause des nombreux préjugés à l’encontre de ce genre de secteur.
Vous faites également des interventions dans les établissements ?
Morgane : Oui de temps en temps. Ce sont des démarches assez locales. Avec JobIRL nous intervenons dans les « happy JobIRL » (speed meeting jeunes/pros organisés dans les collèges et les lycées).
Élodie : Aujourd’hui, au sein de GRTgaz, nous avons des ambassadeurs que nous appelons les Ambassa’gaz.
« À terme, notre ambition est que tous les salariés soient ambassadeurs du gaz et de GRTgaz. »
Ces Ambassa’gaz peuvent être amenés à présenter les métiers de GRTgaz dans les écoles. Dernièrement, un ambassadeur a présenté GRTgaz au sein d’une école à Compiègne. Et c’est de cette façon qu’il a trouvé son alternant.
Il faut sensibiliser les jeunes à tous les métiers dès le collège, au moment où ils commencent à réfléchir à leur orientation.
Quelle vision avez-vous de l’alternance en France ?
Morgane : Je pense que c’est un réel moteur, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. C’était réservé aux derniers de la classe.
« On s’aperçoit enfin que faire de l’alternance, c’est la clé qui permet d’accéder rapidement à un emploi. »
Les professionnels demandent bien souvent à un jeune diplômé d’avoir de l’expérience et ce n’est pas toujours évident à faire. L’alternance pallie à cela.
Élodie : Il y a une revalorisation de l’alternance. Cela apporte aux jeunes une maturité dans leur projet professionnel, leur permet de se rendre compte assez rapidement de la réalité de leur parcours, d’être dans la pratique et de pouvoir se réorienter assez rapidement si jamais le parcours n’était pas en adéquation avec ce qu’ils s’imaginaient.
C’est pour nous un acte sociétal de pouvoir contribuer à cet effort-là de transfert des connaissances. Bien évidemment, il n’y a pas toujours embauche à la fin de chaque alternance, toutefois nous permettons aux jeunes d’acquérir de l’expérience qu’ils pourront valoriser. Chez GRTgaz, il y a cette volonté de maintenir un quota d’alternance plus élevé que le minimum légal. Pour une entreprise de 3 000 collaborateurs, nous avons réussi en 2016 à maintenir un taux d’alternance de 6,04% !
Quel est le pourcentage de recrutement après l’alternance ?
Élodie: Le taux de transformation en contrat est aux alentours de 25% ces dernières années.
Morgane : Nous avons beaucoup de demandes sur les fonctions techniques, où le taux de transformation est de l’ordre de 30%.
Élodie : 50% des alternants travaillent au siège. Et clairement, ce n’est pas là que l’on recrute le plus. Là où nous recrutons régulièrement, c’est à la Direction des Opérations et à la Direction Technique.
« Nous recherchons des compétences gazières, c’est là qu’il y a le plus de débouchés chez nous en terme d’emploi. »
Pouvez-vous expliquer aux jeunes les possibilités d’évolution dans le groupe en France ou à l’étranger ?
Morgane : Depuis que je travaille chez GRTgaz (2009), ce que je trouve remarquable, c’est la possibilité d’évoluer et aussi de changer de métier. J’ai vu beaucoup de monde passer du domaine technique aux fonctions supports et inversement. Nous avons des dispositifs promotionnels en interne qui permettent de passer d’un collège à un autre en se formant en interne. Aujourd’hui, lorsqu’on embauche, c’est sur le long terme. Il y a une volonté de l’entreprise de faire évoluer ses collaborateurs. Il y a aussi la possibilité pour nos salariés d’évoluer au sein des groupes Engie, Suez, ainsi que des entreprises des Industries Electriques et Gazières – IEG (EDF etc.)
Chez GRTgaz, les jeunes peuvent donc travailler au siège, mais également dans toute la France ?
Élodie: Oui, nos métiers techniques et tertiaires sont localisés dans toute la France (hors sud-ouest où GRTgaz n’est pas présent).
…Ou contacte d’autres femmes du secteur Industrie sur le groupe #LesIntrépides !