Célia fait partie de la communauté #LesIntrépides, ces femmes qui évoluent dans des secteurs qui manquent des talents féminins !
Pouvez-vous expliquer aux filles en quoi consiste votre métier de chef de projet ?
J’anime l’incubateur de projets numériques de la sous-direction des systèmes d’information du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation à Toulouse. Notre objectif est de construire des services numériques (sites web, applications mobiles, téléservices,…) qui simplifient les démarches des usagers du Ministère. La particularité de l’incubateur est de travailler autour de l’innovation.
Travaillez-vous seule ou en équipe ?
Nous travaillons en équipe. L’idée est de construire au sein de l’incubateur une équipe pluri-disciplinaire, qui représente tous les métiers de la sous-direction, et éphémère, jusqu’à l’expérimentation du produit réalisé. Nous travaillons aussi avec des prestataires qui nous apportent leur expertise technique. L’équipe se compose de 3 à 5 personnes.
Avez-vous une journée type ?
Pour réaliser un projet, nous utilisons des méthodes dites « agiles ».
Nous commençons le matin par un « daily meeting » pour que l’ensemble de l’équipe partage l’avancement de son travail. Chacun dit ce qu’il a réalisé hier, ce qu’il va réaliser aujourd’hui et les problèmes qu’il a rencontré.
A chaque étape du projet, nous organisons une démonstration avec nos utilisateurs pour leur montrer l’application en cours de réalisation. Ces démonstrations régulières nous permettent d’améliorer les services numériques au fur et à mesure et de corriger au plus vite nos erreurs.
Sur quel projet travaillez-vous en ce moment ?
Actuellement, nous travaillons sur un projet qui s’appelle « IFT » pour Indicateur de Fréquence de Traitements Phytosanitaires. L’objectif de ce projet est d’exposer cet indicateur de manière unique, fiable et certifié à toutes les parties prenantes : éditeurs, chercheurs, agriculteurs, conseillers agricoles…
« Un exemple peut-être plus parlant : en juin 2017, nous avons expérimenté ARPENT(résultats) pour les étudiant.e.s de l’enseignement agricole. C’est une application mobile qui permet de connaître son résultat à un examen, consulter ses notes et télécharger son relevé de notes. »
Quel a été votre parcours pour arriver à votre métier de cheffe de projet ?
Je suis diplômée de l’IUT d’informatique de Montpellier-Sète et j’ai complété ma formation par une école de commerce, l’IAE de Montpellier.
Quelles ont été vos premières expériences professionnelles ?
« J’ai commencé comme commerciale chez Xerox, à ma sortie d’école de commerce. Puis, très rapidement, je suis revenue à mon premier amour qui est l’informatique. »
J’ai été responsable des applications de gestion à la CCI du Vaucluse : on retrouve bien cette double compétence informatique et managériale. Je suis partie ensuite à Paris pour travailler pour le groupe Colas, j’étais cheffe de projet Assistance à maîtrise d’ouvrage et, depuis 5 ans, je travaille en tant que chef de projet au Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation à Toulouse.
Quelle qualité faut-il pour exercer votre métier ?
Il faut être curieux, très créatif et avoir l’esprit d’équipe.
Pourquoi aimez-vous votre métier de chef de projet ?
« J’aime mon métier parce qu’il est rempli de challenges et d’aventures humaines. »
Je suivais une conférence d’Alice Barralon sur un thème agile où elle disait : « N’oubliez-pas : votre travail vise à changer le monde ! …. celui de vos utilisateurs ! » J’aime aussi mon métier parce que c’est pas un métier de super héros 😉
S’il y avait une chose à changer dans votre métier, ce serait quoi ?
Nous avons un problème de mixité. Il faudrait plus de filles.
Auriez-vous une anecdote à nous raconter ?
Je me suis souvenue d’une conversation que j’avais eu avec l’un de mes managers chez Colas, où je lui expliquais que j’avais envie de progresser pour m’épanouir dans mon métier. Il m’avait dit que pour progresser, il fallait se créer des opportunités. A l’époque, je n’ai pas compris sa phrase, je pensais que si je travaillais bien, il allait me proposer un nouveau poste avec plus de responsabilités. En fait, cela ne se passe pas vraiment comme cela.
« Pour évoluer, il faut être soi-même acteur de sa vie professionnelle, aller de l’avant, travailler son réseau, être curieux, participer à des conférences, … pour se construire soi-même un poste qui soit à la hauteur de ses ambitions. »
Quel conseil donneriez-vous à une fille qui veut faire votre métier de chef de projet ?
Le poste de chef de projet est en pleine mutation. Aujourd’hui, avec l’arrivée des méthodes agiles, le processus de réalisation des projets informatiques change. Les équipes de développement sont positionnées au cœur du projet en contact régulier avec les utilisateurs et les clients. La chef de projet devient une animatrice au service du bien-être de l’équipe.
Le conseil que je donnerais à une fille qui veut faire mon métier est de s’orienter vers une école d’ingénieurs en informatique et de commencer par le métier de développeur. Cela lui permettra de maîtriser la conception des services numériques. Après, en fonction de ses envies, plusieurs possibilités d’évolution s’offriront à elle : soit vers de l’expertise technique, soit vers de l’animation d’équipe.
Si elle a des doutes sur son orientation professionnelle, elle peut aller à la rencontre de professionnel(le)s du numérique en s’inscrivant à des meetup thématiques ou en se rapprochant d’association comme les Duchess, les Digital Girls ou encore les Femmes du numérique.
Combien de femmes êtes-vous dans votre service ?
Nous sommes environ 20 personnes dont 5 femmes mais aucune n’exerce un métier technique.
Et à l’époque où vous étiez à l’iut Informatique, combien y avait-il de filles ?
Il me semble que nous étions entre 15 et 20%. Je crois qu’en école d’ingénieur, elles ne sont plus de 5 à 10%, c’est dommage ! Il n’y a pas suffisamment de mixité dans les métiers de l’informatique, comme celui de développeur et moins il y a de filles, plus il est difficile pour elles de s’affirmer. Et pourtant les métiers de l’informatique sont très ouverts aux filles, le secteur cherche à vous recruter, alors soyez curieuses !
…Ou contacte d’autres femmes du secteur Numérique sur le groupe #LesIntrépides !