Mis à jour le 18.01.2022
Ta série préférée est Dr House ou Grey's anatomy ? Découvre les 10 qualités à avoir dans le médical selon Viviane, infirmière
« Mon papa voulait que je devienne professeure comme ma sœur. J’ai toujours refusé, je voulais être infirmière. J’ai bataillé dur. Il a accepté finalement que je fasse du secrétariat médical (ST2S). Puis j’ai obtenu le concours d’entrée à l’école d’infirmière de Nancy. J’ai fait un stage pré professionnel qui était la neurochirurgie, cela m’a beaucoup plu. J’y ai rencontré une équipe formidable et une surveillante que je n’oublierai jamais qui a fait en sorte que je reste dans ce service pendant plus de cinq ans. Après plusieurs années en service de réanimation et d’urgences, et j’ai voulu me spécialiser. J’ai été prise en formation et j’ai exercé comme infirmière anesthésiste. J’ai travaillé au bloc quelques années et ensuite je suis partie dans des services d’urgence. Plus tard, j’ai été formatrice d’aides-soignants.es et je continue à aider des étudiants pour de la préparation au concours d’aide-soignant.e, d’infirmier.e. » Viviane
Il faut t’orienter vers ces métiers si tu aimes aller vers les autres. Ce sont des métiers qui sont entiers ! Découvre ci-dessous les 10 qualités indispensables d’après Viviane, infirmière-anesthésiste, pour savoir s’ils sont faits pour toi.
#1 L'assiduité et la rigueur dans les études médicales
Tu ne comptes jamais tes heures lors des révisions? Tu es sur la bonne voie !
Les études d’infirmier.ère par exemple mènent à une licence professionnelle avec des cours en IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) mais aussi universitaires. Ce ne sont pas des études passives, il faut être assidu.e parce que tout manque dans les études médicales se retrouvera forcément un jour en situation de soins.
Ces études sont prenantes mais pleines de découvertes et de rencontres au niveau des patients et des équipes ! Elles demandent du travail personnel, de la recherche, du positionnement par rapport aux études, du questionnement face à des situations inédites lors de stages. On va te confier des patients, des soins, tu devras être en capacité de les effectuer. Les TD (travaux dirigés) sont donc importants. Ces études sont très formatrices.
Aujourd’hui, il faut aussi être conscient.e que tous les métiers de soins sont devenus des métiers de transmissions écrites et orales. Si on ne maîtrise pas la langue ni l’orthographe, il peut y avoir des incompréhensions qui entraînent des erreurs. Il faudra aussi travailler son orthographe.
« Après j’ai eu une magnifique surprise en étant formatrice d’aides-soignant.es, avec une jeune albanaise qui était arrivée en France avec un niveau bac. Elle est rentrée dans le cursus d’aides-soignants mais a eu de grosses difficultés à causede la langue à l’écrit et à l’oral. Elle ne comprenait pas tout dans les cours et en stage en service. A force de travail, elle a obtenu son diplôme d’aide-soignante. En travaillant pendant plus de deux ans, elle a pu bénéficier d’une passerelle pour intégrer une IFSI et rentrer directement en deuxième année. J’ai régulièrement de ses nouvelles pour me dire que tout se passe bien. Elle est aujourd’hui infirmière dans un service de chirurgie. Il n’y a rien d’impossible mais il faut s’accrocher ! »
#2 La connaissance de soi avec ses limites 💉
Tout dépend en fait du niveau de peur. J’ai eu des étudiants.es qui n’étaient pas capables de mettre les mains dans le sang et autres liquides biologiques au début de leur formation, et à force, ils.elles y sont arrivés.es. Mais il y a des personnes qui, physiologiquement, ne peuvent pas voir une aiguille, du sang même pour elles. Pour ces personnes, cela ne va pas être possible d’exercer par exemple le métier d’aide-soignant.e ou d’infirmier.e. Si c’est ton cas, je te conseille de te tourner vers d’autres métiers qui tournent autour du soin sans te mettre en contact avec ce qui te fait peur ou te gênes. Tu peux t’orienter vers le métier de kinésithérapeute, aide médico psychologique, auxiliaire puéricultrice, ergothérapeute, orthophonie. Il y a beaucoup de métiers dans le médical et le paramédical. « Il y a des débouchés pour tous les métiers qui ouvrent des opportunités et qui permettent tout au long de la carrière de se former, de changer d’horizon. »
#3 L'écoute dans le médical 👂
Tu es du genre à te réfugier dans la musique ou à aller voir un pote quand tu as du temps libre ?
Dans le médical et plus particulièrement dans le soin, il faut savoir écouter et entendre. Un.e patient.e peut nous dire des choses très simples qui peuvent cacher énormément de souffrance. Il faut être assez fin au niveau du diagnostic et de la communication.
« J’ai eu un patient qui était excessivement triste et quand je lui demandais si ça allait, il me répondait que oui. Mais je sentais qu’il y avait quelque chose qui le tracassait. Tout en respectant le patient, on essaie d’aller plus loin dans la communication. En fait, il était triste parce qu’il n’avait pas vu ses enfants depuis plus d’un mois. Il faut savoir écouter l’autre, l’entendre et ensuite mettre des choses en place. Il a suffit que je lui propose d’appeler ses enfants, il n’osait parce qu’il était en froid avec eux. Je les ai appelés en leur disant que leur papa avait une petite baisse de moral, il a pu leur parler. »
#4 La patience 🧘♀
Au début de leur formation, les étudiants.es apprennent la patience notamment avec les personnes âgées atteints.es de la maladie d’Alzheimer. Ce sont des personnes qui vont te poser dix, vingt fois les mêmes questions : « Mais qui es-tu toi? », Quel jour on est ?, « Je veux rentrer chez moi ». Il faut être patient.e à différents niveaux parce qu’un.e patient.e peut être anxieux, souffrir, et va t’appeler plusieurs fois pour des broutilles juste parce qu’il.elle a besoin d’une présence.
#5 L'empathie, clef du secteur médical
L’empathie est tout simplement la capacité à se mettre à la place de l’autre afin de comprendre son mode de fonctionnement, ses pensées et ses émotions (joie, tristesse, souffrance…). Mais sans jamais faire à sa place. Trouver les réponses adaptées. Pour être empathique, Ii faut du discernement, de l’énergie, être inventif.ve et garder le sourire. Cela encourage les patients.es à rester optimistes et à se confier à toi.
#6 La communication dans le médical 💬
Il existe différentes façons de communiquer. On ne s’adresse pas à un jeune qui est dans un lit parce qu’il s’est cassé la cheville de la même façon qu’à une personne de 40 ans qui vient de se faire opérer du ventre, ou à une personne âgée de 80 ans. Il faut savoir adapter sa communication à la personne soignée tout en gardant une position de soignant c’est-à-dire pas de familiarité. Les étudiants.es ont d’ailleurs un module sur la communication à adopter auprès des patient.es qui porte sur : l’émetteur, le récepteur, comment émettre un message compréhensible? Comment recevoir les propos du patient? Quelle attitude à avoir ? Etc…
#7 Le travail en équipe 🤝
Tu aimes travailler seul ? Ou à plusieurs ? Dans le médical, tu fais partie d’une équipe, il faut aimer travailler en équipe, partager le travail, c’est impératif. Faire en sorte de créer une équipe uniforme, avec chacun ses différences.
Savoir transmettre et communiquer avec les collègues, on ne peut pas avoir d’affinités avec tous.tes. ses collègues. Sous l’effet du stress, de la fatigue lors de situations exceptionnelles, les mauvaises choses ressortent encore plus. Il y a des équipes très soudées mais quand on est épuisés.es, on supporte moins de choses dans des conditions dramatiques, parfois, il peut y avoir des clash.
#8 La réactivité, requise dans le médical 😱
Dans nos métiers, quand nous passons voir nos patients, si nous les connaissons bien, d’emblée, nous savons quand quelque chose n’est pas comme d’habitude. La réactivité, c’est cela, il se passe quelque chose, j’en réfère tout de suite au médecin, parce que ce n’est pas normal. C’est aussi quand on trouve un patient en état d’urgence. Savoir appeler tout de suite, commencer les gestes de secours. Etre réactif.ve à l’état du ou de la patient.e, réactif.ve à une situation anormale, ou d’agression. Malheureusement, aujourd’hui au niveau du soin, il faut aussi savoir gérer les situations d’agressivité envers le personnel par les familles voire les patients eux-mêmes.
#9 La prise de recul ✌️
Quand j’ai commencé en anesthésie, en réanimation, j’étais donc jeune diplômée, j’avais des journées de 12h. Je me plongeais dans la lecture pour me ressourcer. Je n’étais pas encore assez armée pour les situations que je rencontrais. C’est venu avec l’expérience. La prise de recul est importante sinon on ne peut pas exercer ce métier correctement et longtemps.
J’ai passé la 1ère étape au bon moment
Il faut savoir prendre du recul de temps en temps pr se ressourcer… pic.twitter.com/ePhYfx1PRd— AM.G (@lunemarie77) February 6, 2017
Plusieurs patients.es m’ont marquée. Avec le temps, on se forge une carapace et on va de l’avant. Et je ne compte plus les nombreux sourires, les lettres de remerciements, les bouquets de fleurs des patients.es à moi ou à mes collègues. Mon but a toujours été de soigner.
#10 L' engagement dans le secteur médical ✊
A 12 ans, comme beaucoup d’enfants, je voulais partir soigner en Afrique. Aujourd’hui, j’en ai 66 et je vais régulièrement en mission humanitaire au Cameroun avec l’ONG les Amis d’Hamap humanitaire 65.
Avant la crise sanitaire, on essayait de monter une mission par an. A ce jour, nous avons réhabilité un centre de santé en pleine brousse. Nous faisons des consultations médicales, dentaires et ophtalmologiques. Et surtout du dépistage de la bronchopneumopathie chronique liée aux fumées des feux domestiques (feu pour cuisiner dans les cases qui brûlent 24 h sur 24).
Tu peux m’apercevoir sur le terrain dans la mini-série documentaire « Sobia, le souffle camerounais » ci-dessous réalisée par Fred Prat de l’ONG Les Amis d’Hamap Humanitaire 65 :
La première année où je suis allée au Cameroun, j’ai rencontré un petit garçon qui s’appelait Josef, âgé de 14 ans, qui en paraissait 11! Il est arrivé et il n’avait plus de mâchoire. Nous avons lancé une collecte avec l’équipe pour récolter des fonds. Nous avons remué ciel et terre pour le faire opérer, cela a fonctionné. Il a pu être opéré à l’hôpital central de Yaoundé au Cameroun et il va mieux.
C’est cela, avoir le sens de l’engagement soignant !
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