Lisa-Marie fait partie de la communauté #LesIntrépides, ces femmes qui évoluent dans des secteurs qui manquent de talents féminins !
À 20 ans, Lisa-Marie Ancelin, élève pilote de ligne, est en deuxième année à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile. Dans deux ans, la jeune femme prendra son envol dans sa vie professionnelle. Mais les airs lui appartiennent déjà ou presque.
En quoi consiste exactement votre métier de pilote de ligne ?
L’aviation civile est un monde très vaste où l’on peut choisir de piloter sur un avion de ligne, de transports, d’affaires, un Canadair ou encore faire du largage de parachutistes. Et d’opter, quand on choisit la première solution, pour des courts, moyens ou longs courriers.
Quand on est une jeune femme, comment trouver sa place dans ce secteur aérien réputé pour être plutôt masculin ?
C’est effectivement un univers très masculin. Dans ma promo d’élèves pilotes, nous sommes vingt et je suis la seule fille.
« Mais je n’ai jamais vécu des freins ou quoi que ce soit qui puisse me décourager de faire ce métier. »
Il y a bien cette blague récurrente : femme au manche, avion dans les branches ; ou cette remarque : pourquoi tu n’as pas choisi plutôt d’être hôtesse de l’air. Bien sûr, il ne faut pas se laisser faire, avoir du caractère. Mais cela est généralement dit avec humour et gentillesse.
Quelles sont les compétences humaines et techniques requises pour l’exercer ?
Il faut avant tout être quelqu’un de calme et de réfléchi et savoir aussi travailler en groupe, avec l’équipage en interne et le contrôle aérien en externe, en tenir compte et ne pas hésiter à se remettre en question.
« Quand on transporte des personnes, on n’a pas le droit à l’erreur. »
C’est important de maîtriser parfaitement l’anglais qui est la langue exclusivement utilisée dans l’aéronautique et d’avoir un bon niveau scientifique pour passer le concours et poursuivre la formation.
Comment êtes-vous arrivée dans ce domaine ? Et quelle formation avez-vous suivi ?
Aucune personne dans ma famille ou dans mon entourage ne travaille dans ce secteur. Pendant ma scolarité, je ne savais pas vraiment quel métier je voulais exercer. Mais j’avais envie de voyager et de parler anglais.
« Le déclic a eu lieu lors d’un forum des métiers dans mon lycée. »
Danièle Barril, la présidente de l’aéroclub Langres-Rolampont est venue nous en parler et me voyant intéressée, m’a proposé de faire un baptême de l’air où c’est elle qui allait piloter. Cela a été une grande découverte. J’ai adoré ces sensations exceptionnelles lors du décollage et pendant le vol. C’est à la fois précis et très libre. On est concentré tout en prenant beaucoup de plaisir.
« Dans les airs, on a l’impression d’être totalement déconnectée du monde, livrée à soi-même. »
J’ai compris que j’allais en faire mon métier. J’ai alors cherché comment obtenir une bourse pour apprendre à piloter dans un aéroclub, car mes parents n’avaient pas les moyens de me financer le brevet de base. Grâce à l’association française des femmes pilotes (AFFP) j’ai pu le passer et l’obtenir en 2017. Et après mon bac Scientifique Sciences de l’Ingénieur (SSI), forte de mon expérience aéronautique et dotée d’une bourse, je me suis présentée, avec succès, au concours de l’ENAC.
« Dans deux ans, je serai officiellement pilote de ligne. »
Dans cet univers de l’aérien comment envisagez-vous votre avenir ?
Le schéma classique et prestigieux après l’école c’est d’intégrer une grande compagnie aérienne comme Air France en tant que copilote pendant sept à dix ans, avant d’être promu commandant de bord. Mais c’est très variable d’une compagnie à une autre et selon que vous voliez sur court, moyen ou long courrier.
À contrario, on peut également choisir de se diriger vers l’aviation d’affaires, s’orienter vers le secteur bombardier d’eau et piloter des Canadairs ou encore être pilote largueur (de parachutistes). Je pense que pour acquérir un maximum d’expérience et connaître toutes les facettes de l’aviation, je vais sans doute commencer par les Canadairs et le largage avant d’opter pour la compagnie aérienne.
Pilote de ligne, est-ce une fonction qui va vous amener à vous déplacer en France ou à l’étranger ?
J’ai choisi ce métier par passion bien sûr, mais aussi pour voyager et aller voir ce qui se passe ailleurs.
En début de carrière combien gagne-t-on en moyenne ? Et le salaire est-il exponentiel ?
C’est selon les compagnies et le modèle d’avion sur lequel on vole. Mais un copilote en début de carrière gagne entre 4000 et 6000 € brut et en fin de carrière environ 12 000 €. Un commandant de bord commence avec une fourchette de 10 000 € sur A320 à 15 000 € sur A380 et finit en moyenne avec un salaire de 18 000 € sur A380. C’est énorme, mais les responsabilités et les contraintes liés à ce métier le sont aussi.
Comment concilier au mieux vie professionnelle et vie privée ?
On est souvent loin de chez soi, les rotations peuvent être longues et les horaires de nuit particulièrement éprouvants. Mais quand on rentre à la maison on est vraiment là, sans dossiers, ni problèmes professionnels à régler. Alors, avoir une famille quand on est pilote n’est pas un problème, même pour une femme. C’est simplement une question d’organisation !
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