Valérie, Responsable RSE et Développement Durable, pour le Groupe Eiffage, te raconte son parcours et son métier au quotidien. Découvre ci-dessous ce qu’est la RSE et en quoi consiste son travail :
En quoi consiste votre métier de Responsable RSE ?
En tant que Directrice RSE, on s’imagine que je suis partout pour animer des conférences et écrire le rapport annuel du développement durable du groupe. Cela représente très peu de jours de l’année évidemment. Mon métier consiste à organiser la stratégie du groupe (bâtiment et travaux publics) pour maîtriser nos risques du point de vue de l’atteinte de l’environnement puisque nos métiers peuvent avoir un impact sur l’environnement. C’est aussi d’organiser nos avantages concurrentiels par rapport à d’autres grands noms et à une concurrence asiatique à très bas coût en montrant que nous travaillons dans un total respect de l’environnement.
Nos travaux sont effectivement impactants pour l’environnement mais également un vivier de solutions du point de vue des bâtiments à énergie positive (partie énergétique), du fonctionnement de la ville dans une approche intégrée du développement durable urbain (éco-mobilité décarbonnée, gestion responsable de l’eau, réintriduction de la nature en ville…) en prenant en compte les matériaux et les usages du bâtiment. Nous devons aujourd’hui construire et faire fonctionner la ville avec une responsabilité maximale en terme de pression en ressources naturelles (eau, terre, air, matériaux et foncier).
Concrètement, qu'apportent les nouvelles technologies dans le milieu de l'environnement?
Les nouvelles technologies permettent de remplir des missions de contrôle, de mesures, de pilotages : c’est ce qu’on appelle le smart metering. Cela permet, avec un certain nombre de capteurs, de mesurer la qualité de l’eau et de l’air, la dépense énergétique d’un bâtiment, les émissions de gaz à effets de serre ou bien les pollutions électro-magnétiques.
On utilise aussi les technologies du jeu vidéo afin de comprendre le fonctionnement d’un écosystème. On est capable d’utiliser l’expérience immersive procurée par un jeu vidéo pour se promener dans sune ville transformée en 2030. Cette réalité virtuelle permet de démontrer les usages que l’on va pouvoir faire et de le faire valider par des habitants (si ce scénario d’usage leur convient).
Ces systèmes du jeu vidéo sont de plus en plus utilisés dans la concertation publique ou bien dans la présentation aux élus d’un certain nombre de solutions que l’on va leur proposer. C’est intéressant puisque cela permet en amont de valider ou pas les scenarios avant que la dépense financière soit réalisée.
Le logiciel utilisé est Cry Engine, sa puissance nous permet de rélaiser des expériences immersives vraiment bluffantes ! On peut utiliser également un oculus ! Ces expériences permettent de se faire une opinion de la manière dont on veut concevoir la ville et son environnement.
Les spécialistes du jeu-vidéo sont ravis de travailler avec nous et de s’investir pleinement pour la création d’une ville durable dans l’environnement. Ils ne pensaient pas à travailler avec nous et ils m’ont fait un jeu vidéo fantastique.
Comment accède-t-on aux métiers de l'environnement ?
Ce sont des métiers opérationnels. Ils sont concrets et on voit l’impact assez vite sur le terrain. Il y a beaucoup de secteurs autour du « métier central » comme la maintenance, la construction, la communication, la comptabilité, le financement …
Les profils pluridisciplinaires sont très intéressants car ces personnes comprennent et savent comment travailler de manière transversale. Selon les projets, certains métiers peuvent intervenir. Par exemple, dans le cadre d’un projet de câble urbain aérien, un « psécialiste de l’économie cognitive des transports » serait là pour intervenir dans la dimension sociologique.
Des professionnels de milieux sociaux, économiques et urbains sont indispensables pour notre équipe. Il est impossible de laisser un ingénieur seul traiter un sujet d’éco-mobilité hautement sociologique. Les gens doivent comprendre votre offre de transport et qu’ils l’acceptent.
Il est important de décloisonner les métiers du BTP en ajoutant les compétences de façon croisée des sciences humaines et sociales et une multiplicité des disciplines pour essayer d’appuyer au maximum la condition du changement dans le respect de l’environnement.
Il y aura également de nouveaux métiers associés à l’environnement comme par exemple le traitement de l’air. Les startups sur de nouveaux métiers de l’environnement sont de plus en plus nombreuses.
Dans mon équipe, j’ai des personnes qui ont fait Sciences Po, des gens qui ont étudié l’urbanisme, le management, des projects managers (capable d’associer des compétences et des expertises d’ingénieurs au service d’un projet complexe qui nécessite d’avoir une vision transversale). La mixité professionnelle est importante dans notre travail.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes intéressés par l'environnement ?
Ne vous fixez pas directement sur l’environnement en lui-même. Faites un métier qui vous plaît et intégrez ensuite notre milieu. Si vous voulez faire du droit, faîtes du droit de l’environnement. Si vous voulez faire de la finance, vous pouvez être spécialiste de la finance carbone. Il y a des tas de spécialisations qui peuvent ensuite vous ramener vers le milieu de l’environnement qui ne connaît pas la crise.
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