Elena fait partie de la communauté #LesIntrépides, ces femmes qui évoluent dans des secteurs qui manquent des talents féminins !
Elena Blazejewski, 25 ans, mène tambour battant ce métier qui la passionne chez Botte Fondations, une filiale du groupe Vinci. Sa voix est posée, mais assurée, quand elle parle de sa fonction occupée, il y a encore peu de temps, exclusivement par des hommes.
En quoi consiste exactement votre métier ?
Dès que le marché est signé, je m’occupe de la réalisation des travaux de A à Z. Et cela passe par plusieurs phases.
- La première, lire le marché, prévoir le matériel et le planning et chiffrer le budget définitif qui peut changer en fonction des impératifs sur le terrain.
- La deuxième, mettre en place la réalisation des travaux, avec l’achat des matériaux, des fournitures, le choix des sous-traitants, la composition des équipes et les plannings de réalisation.
Ensuite, mon rôle consiste essentiellement à suivre et contrôler le chantier, en gérant les différents corps de métiers tout en respectant les délais et les règles de sécurité. La conductrice de travaux peut également assurer la relation avec la maîtrise d’œuvre et/ou le client à qui elle rend régulièrement des comptes dans le déroulé des opérations.
Quand on est une jeune femme, comment trouver sa place dans ce secteur réputé pour être plutôt masculin ?
« C’est effectivement un monde très masculin qui, heureusement, se féminise de plus en plus. En deux ans d’expérience, je n’ai jamais rencontré le moindre problème. »
Qu’il s’agisse des collègues de même niveau, des responsables ou des compagnons sur site, tous sont plutôt contents de voir une femme à l’œuvre. Mais il faut savoir mettre la main à la pâte, ne pas être « nunuche », ni tomber dans les stéréotypes de vouloir ressembler à un homme. C’est un monde où les gens haussent la voix très vite, à moi de ne pas rentrer dans leur jeu !
Quelles sont les compétences humaines et techniques requises pour l’exercer ?
C’est un poste où l’on côtoie des personnes très différentes. Avoir de bonnes relations humaines, savoir adapter son discours à chaque fois sont forcément de mise. Gérer cette richesse des rencontres avec une organisation à toutes épreuves va également de pair. Et sur le plan technique, en ce qui me concerne, j’ai suivi une formation d’ingénieur en génie civil.
Comment êtes-vous arrivée dans ce domaine ? Et quelle formation avez-vous suivi ?
Dire que c’est par vocation serait un peu pompeux.
« Mais c’est vrai que, dès la première année en école d’ingénieur, l’architecture et la construction m’ont fascinée. Lors d’une première expérience sur un chantier, j’ai trouvé ça génial et, de fil en aiguille, j’ai atterri dans les fondations. »
Mais avant, j’ai fait une prépa en deux ans et intégré ensuite l’École Centrale Paris, où le cursus a duré quatre ans.
Dans cet univers en perpétuel développement quels sont, selon vous, les nouveaux postes de demain prometteurs qui vont permettre d’évoluer dans sa carrière ?
La grande tendance aujourd’hui qui va, selon moi, se développer c’est le BIM (Building Information Modeling) ou modélisation des données du bâtiments. Cette méthode permet, à l’aide d’un logiciel, de représenter le bâtiment en 3D et d’optimiser son processus de conception, d’exécution et de gestion.
Question projets de carrière, on peut rester dans la voie travaux et évoluer pour gérer des chantiers de plus en plus grands ou complexes ; choisir de rester en France où l’activité reprend sérieusement, notamment en région parisienne, ou aller à l’étranger où les grands projets confiés à des entreprises françaises sont nombreux.
On peut aussi basculer dans une autre voie : études techniques ou études de prix qui se font en bureau.
Comment envisagez-vous votre avenir ?
Pour le moment, même si le terrain est une filière dure et très prenante avec des horaires compliqués, je compte encore y rester un bon moment.
« Le chantier est la partie la plus excitante de la construction. On vit dans le stress avec des enjeux humains importants et les aléas liés aux contraintes sur le terrain, mais on a plus de satisfaction à la fin. »
Est-ce une fonction qui vous amène à vous déplacer en France ou à l’étranger ?
En ce moment, avec le Grand Paris et le prochains JO, il y a énormément de travail dans la capitale. Mais selon les projets, les sociétés, on peut bien sûr être amené à bouger sur toute la France et à l’étranger. Changer d’horizon est tout à fait possible.
En début de carrière combien gagne-t-on en moyenne ? Et le salaire est-il exponentiel ?
« La fourchette varie de 36 à 40 000 euros annuels, en fonction des sociétés. Mais le salaire augmente régulièrement. »
Sans compter tous les avantages, comme la voiture de fonction, les paniers repas et les primes. Dans ce secteur nous sommes pas mal lotis. Toutefois, on ne compte pas ses heures.
Comment concilier au mieux vie professionnelle et vie privée ?
Les horaires à rallonges, c’est le prix à payer. Dans le BTP, il y a encore du chemin à faire pour changer les mentalités et pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale.
Vers l’âge de 28, 30 ans, on fait souvent comprendre aux femmes qu’il serait temps de s’orienter vers une carrière dans les bureaux. Mais je suis convaincue que c’est possible et que la donne va changer.
…Ou contacte d’autres femmes du secteur BTP sur le groupe #LesIntrépides !