Lucie fait partie de la communauté #LesIntrépides, ces femmes qui évoluent dans des secteurs qui manquent des talents féminins !
Apprentie en deuxième année chez les Compagnons du Devoir, Lucie Vivensang n’a que 16 ans mais déjà des idées bien arrêtées sur ce job qu’elle compte exercer contre vents et marées, même s’il lui reste encore du chemin à faire.
En quoi consiste exactement le métier de charpentier ?
Le charpentier conçoit, fabrique et installe toutes les structures en bois qui vont supporter un toit ou les murs en façade des bâtiments. A partir d’un plan dessiné sur une épure, comme un patron de couture, il taille le bois, assemble les différentes pièces, les chevilles, puis les lève avant de les poser. Immeubles, maisons, églises, châteaux, écoles, les chantiers se suivent et ne se ressemblent pas.
Quand on est une jeune femme, comment trouver sa place dans ce secteur du bâtiment réputé pour être plutôt masculin ?
Ca se passe bien. Les hommes sont en général très bienveillants à l’égard de leurs collègues féminines. Quand il y a de lourdes charges à porter ils sont super attentionnés et nous prêtent main forte.
Quelles sont les compétences humaines et techniques requises pour exercer le métier de charpentier ?
Avant tout il faut aimer ce métier, apprécier de travailler en équipe et se moquer des conditions atmosphériques, car on exerce souvent en extérieur. C’est également important d’être précise lors de la découpe et de l’assemblage du bois ; logique, solidaire des autres et rigoureuse quand on doit lever les charpentes pour le faire efficacement et rapidement.
« Les techniques s’acquièrent avec le temps et l’expérience. Et c’est comme partout, il faut être volontaire et savoir quelques fois se remettre en question. »
Comment êtes-vous arrivée dans ce secteur du bâtiment ? Et quelle formation avez-vous suivi ?
J’ai toujours été un garçon manqué, les poupées ce n’était pas mon truc. Je préférais de loin les Kapla ou les jeux de billes. J’étais scout aussi et il nous arrivait très souvent de fabriquer des tables et divers objets en bois.
« Je souhaitais faire un métier manuel, en extérieur où l’on concilie à la fois le travail du bois et les calculs, j’adore les maths. A 15 ans, j’ai fait un stage dans une entreprise de charpente pour essayer et là ça a été le déclic. »
Après la troisième j’ai été admise comme apprentie chez les Compagnons du Devoir pour passer un CAP charpente en alternance en deux ans. A l’issue de ce diplôme, en septembre 2018, je vais partir quatre années comme aspirante sur leur Tour de France pour acquérir les techniques et le savoir indispensables à l’exercice de cette profession. Le chemin est encore long avant d’être officiellement reconnue comme Compagnon charpentier à part entière. Mais comme j’aime relever des défis et faire les choses à fond, j’y crois.
Quels sont, selon vous, les nouveaux postes de demain prometteurs qui vont permettre d’évoluer dans sa carrière de charpentier ?
A partir d’un CAP, on peut tout à fait évoluer en passant d’autres diplômes : un brevet professionnel ou une licence pro. Il est également possible de devenir chef de chantier afin de gérer une équipe ou chargé d’études en bureau, là où les plans sont conçus sur ordinateur. Tout est faisable, à condition de le vouloir et d’avoir les capacités requises.
Est-ce une fonction qui vous amène à vous déplacer en France ou à l’étranger ?
« Dans les années à venir, je vais changer de ville environ tous les six mois et sillonner la France. »
Après on verra… Mais en règle générale, les bons charpentiers ne sont pas légion. Ils sont donc très demandés un peu partout, dans nos frontières comme ailleurs.
En début de carrière combien gagne-t-on en moyenne en tant que charpentier ? Et le salaire est-il exponentiel ?
En tant qu’apprenti, on gagne environ 1000 € brut mensuel. Un aspirant peut prétendre à un salaire de 1 300 à 2000 €, un compagnon de 2 400 à 2 500 € et un chef d’équipe aux alentours de 2 800 €. Mais tout dépend de la société qui nous embauche et de la région où l’on travaille.
Comment concilier au mieux vie professionnelle et vie privée ?
Actuellement, comme je suis en internat, ma vie privée est un peu mise de côté. Ma priorité pour le moment est d’avancer et j’ai encore un peu de temps devant moi avant de me poser. Mais quand j’observe les jeunes femmes autour de moi, je me dis qu’il n’y a aucune raison pour que cela ne soit pas possible.
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