Le 26 novembre marque la Journée internationale des aides-soignant.es. Nous mettons à l’honneur Madeleine, aide-soignante depuis 16 ans en maison de retraite Korian Saint-Simon. Elle te raconte sa journée en stories, vidéos, etc…
On travaille avec une tablette digitale et un ordinateur pour savoir comment vont les résidents, c’est facile !
La communication entre les équipes c’est important! Je travaille avec une équipe pluridisciplinaire : une infirmière, des aides-soignant.es, des auxiliaires de vie et des agents de service hospitalier (ASH). Référente aide-soignante, je m’assure que tous les aides-soignants sont à leur poste. En tant que maître d’apprentissage, j’accueille deux apprenties et manage neuf personnes.
Pourquoi le choix d’être aide-soignante ?
Avant de faire ce métier, j’habitais dans le 20ème à Paris, et je m’occupais d’une voisine qui habitait au 3ème étage sans ascenseur. J’ai commencé à l’aider, à bavarder avec elle, à m’intéresser à elle. J’ai réalisé que je me sentais bien avec les personnes âgées et qu’il fallait que je me forme au métier d’aide-soignant.e.
L’Ehpad Korian Saint-Simon accueille des patients atteints d’Alzheimer ou de maladies apparentées qui peuvent par exemple ne pas être cohérents dans leurs propos, crier, déambuler. Il faut savoir gérer ces situations.
Il y a une résidente qui aime les biscuits Tuc. Dès qu’elle entend ma voix, elle m’appelle : Alors Madeleine, j’espère que vous avez mon Tuc ce matin ? Cela devient sa chanson de la journée. Elle sait qu’elle peut compter sur moi … On est comme une famille.
L’ accompagnement des repas, ce n’est pas juste poser le plateau et attendre que le résident mange de lui-même. S'ils en ont besoin, je les aide pour qu'ils n'aient pas de fausses routes et pour qu'ils s'alimentent correctement. Cela peut durer 15 à 20 min.
Les choses qui nous font rire avec les collègues 😂 :
Un jour, une résidente s’est exclamée : « J’adore la dinde ! » alors qu’elle dégustait du poisson. Ou un résident a rappelé à l’ordre une résidente, en lui disant qu’une dame devait bien se tenir à table en lui disant de la fermer car on ne parle pas la bouche pleine !
Quelles qualités sont nécessaires ?
Madeleine. Avoir de la patience, être posé.e. Le métier d’aide-soignant.e ne concerne pas que l’accompagnement, les soins et l’aide à la toilette. On essaie d’apporter un maximum de confort, notamment aux personnes en fin de vie. On le fait pour leur dignité, pour les accompagner dans le respect. C’est un métier de patience, un métier d’amour, il faut avoir l’amour de l’autre pour pouvoir le faire.
13h15:C’est l’heure de la sieste. J’accompagne les résidents dans leur chambre. Pendant ce temps-là, on se confie, on s’encourage.
Quel est votre parcours ?
Madeleine. J’ai obtenu mon brevet professionnel et je suis allée jusqu’en terminale mais je n’ai pas eu mon bac. J’ai fait une formation ensuite qu’on appelait à l’époque « Aide Médico Psychologique » (diplôme d’AMP pendant 18 mois). J’ai passé ensuite le diplôme d’aide-soignant.e, sur concours. Dans ce cursus-là, j’ai passé l’AGESU (Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgences).
Ce moment est important. L’aide-soignant.e est là pour leur donner goût à la vie, car beaucoup d’entre eux pensent qu’ils ne sont plus bons à rien et ils se considèrent inutiles pour la société.
Aide-soignant.e, c’est un métier de défis ?
Madeleine. Oui, parce que pendant la 1ère vague, les aides-soignant.es se sont surpassés.
Je venais parfois le matin à 6h30 pour prendre la température des résidents et de l’équipe tout en respectant les gestes barrières. Nous repartions très tard le soir parfois vers 22h, 23h. Des chambres ont aussi été aménagées pour des aides-soignant.es qui restaient sur site, pour ceux qui habitaient loin. Ils ont dû réaménager leur vie de famille, c’était très difficile. Les aides-soignant.es se sont surpassé.es dans leur métier !
Cet épisode a resserré les équipes parce qu’on a vécu cela tous ensemble. On s’est remis en question sur la prise en charge car c’est là que le défi intervient. On s’est demandé si on faisait tout bien, ce qu’on pouvait améliorer, cela a soulevé un regard différent sur le métier d’aide- soignant.e.
Avec le confinement, les liens sociaux ont été rompus, alors nous avons pris nos portables pour joindre les familles des résidents. Les initiatives prises sont allées au-delà de notre simple fiche de poste. On était des êtres humains, il fallait réagir. On a essayé de créer une ambiance conviviale pour se motiver.
20h30 : Je quitte la maison de retraite à 20h30, arrivée chez moi à 21h30. Mes ados ont déjà dîné, ils m’attendent pour discuter sauf le plus jeune qui est déjà au lit.
Des conseils aux jeunes pour être aide-soignant.e ?
Madeleine. Le métier d’aide-soignant.e développe en soi cette capacité de bien-être.
On ne le fait parce qu’on veut gagner quelque chose mais parce qu’on se reconnait dans ce partage, dans cette dynamique. Si on aime travailler avec des équipes pluridisciplinaires, il faut avoir une certaine qualité d’écoute, c’est fondamental, de partage et la capacité de pouvoir apporter aux autres. L’aide-soignant.e donne beaucoup de lui sans attendre un retour de quelqu’un
Cet épisode a resserré les équipes parce qu’on a vécu cela tous ensemble. On s’est remis en question sur la prise en charge car c’est là que le défi intervient. On s’est demandé si on faisait tout bien, ce qu’on pouvait améliorer, cela a soulevé un regard différent sur le métier d’aide- soignant.e.
Je les admire ces femmes… Non par ce qu’elles sont mes collègues, mais par ce qu’elles sont des femmes extraordinaires que rien ne semble ébranler en apparence. Toujours dignes et investies dans leur travail, pour le bien être de nos aînés. Un esprit d’équipe si fort, si soudé De grandes dames ! Publié par Marie pour les équipes de la maison Chamtou (37), rendez-vous sur le site www.lesoinacoeur.fr
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